1/ Définition
La gonarthrose, qu’est-ce que c’est ?
L’arthrose du genou, dont le nom scientifique est gonarthrose, correspond à une usure du cartilage. Ce phénomène est tout à fait normal et lié à l’âge. Cependant, chez certaines personnes, la dégradation se produit plus rapidement.
Deux types de gonarthrose
On distingue deux grands types d’arthrose du genou :
- L’arthrose fémoro-tibiale :
Il s’agit d’une usure du cartilage présent entre le fémur (os de la cuisse) et le tibia.
On parle d’arthrose fémoro-tibiale interne ou externe selon la localisation de l’affection.
- L’arthrose fémoro-patellaire :
Il s’agit de l’usure du cartilage présent entre le fémur (os de la cuisse) et la rotule.
Il faut bien comprendre que l’usure modérée du cartilage n’est pas un signe de gravité. Elle ne doit pas vous empêcher de pratiquer vos activités habituelles.
Contrairement à ce que l’on peut parfois entendre, l’arthrose n’est pas obligatoirement douloureuse. La douleur n’apparaît qu’à partir du moment où l’articulation est inflammée.
Il existe des phases de poussées inflammatoires et des phases d’accalmie (sans douleur).
Certaines personnes ont un cartilage usé selon les radiographies mais ne ressentent rien !
Les traitements proposés visent à diminuer les douleurs et à limiter les effets délétères de l’arthrose du genou que sont : une raideur articulaire, une perte de force musculaire, une diminution des activités professionnelles et/ou de loisirs.
Qui est touché par l’arthrose ?
- Âge : Les personnes plus âgées sont évidemment les plus touchées. Les premiers signes d’arthrose du genou peuvent survenir dès 30-40 ans.
- Sexe : Les femmes semblent être statistiquement plus touchées que les hommes.
- Hérédité : Le facteur génétique joue un rôle important dans l’arthrose.
- Surpoids : Les articulations des personnes en surpoids subissent plus de contraintes mécaniques. Elles sont donc davantage touchées par l’arthrose.
- Déviation des genoux : Ce facteur est également important. On distingue deux grandes catégories de déviation : Genu varum (genoux écartés) et Genu valgum (genoux en X)
- Traumatisme important, fracture : Un traumatisme ancien ou une intervention chirurgicale peut favoriser l’arrivée d’arthrose plus précoce.
- Surmenage mécanique : Cette question est sujette à débat. Faire du sport toute sa vie est-il préjudiciable pour les articulations et le cartilage ?
Il est évident que les chocs répétés sollicitent le cartilage des genoux. Néanmoins, il semblerait que le corps s’habitue aux contraintes. Celles-ci stimulent même la régénérescence cartilagineuse à long terme. Lorsque l’on observe le cartilage de sportifs réguliers de 70 ou 80 ans, il est généralement plus usé que celui des personnes du même âge qui n’ont pas fait de sport. En revanche, ils ont statistiquement moins mal ! Faire du sport toute sa vie est bénéfique pour la santé.
Les différents stades de la gonarthrose
L’arthrose du genou (gonarthrose) peut être objectivée à la radio selon divers critères dont la présence d’ostéophytes et l’importance du pincement de l’interligne articulaire.
Stade 1 : ostéophytes mineures
Stade 2 : ostéophytes sans pincement articulaire
Stade 3 : ostéophytes et pincement articulaire modéré
Stade 4 : ostéophytes en quantité importante, pincement articulaire net et condensation de l’os sous-chondral
Les ostéophytes sont des petites excroissances osseuses présents au pourtours de l’articulation.
Le pincement de l’interligne articulaire correspond à l’épaisseur de l’espace présent entre les deux os. Il atteste donc de l’épaisseur même du cartilage.
2/ Explications
Peut-on guérir de l’arthrose du genou ?
On ne guérit pas véritablement de l’arthrose de genou. En tout cas, pas pour l’instant. En revanche, nous ne sommes pas démunis de solutions pour lutter contre ses effets néfastes !
Faut-il arrêter toute activité physique ?
On entend souvent dire qu’il faut laisser le genou au repos dans le cas d’une arthrose, ce qui n’est pas exact. Au contraire, bouger et pratiquer une activité physique adaptée amélioreront l’état de l’articulation.
Fiez-vous à votre ressenti et à votre douleur. Dans les cas de poussées inflammatoires, il faudra laisser reposer votre genou. En revanche, lorsque la douleur est discrète, n’hésitez pas à bouger !
Les sports conseillés peuvent être : la natation, le vélo sur terrain plat sans forcer, la marche, la randonnée, le golf, la gymnastique douce, le yoga.
Les sports à éviter seraient : le football, le rugby, le badminton, le squash, l’escrime. Tous ces sports génèrent des contraintes mécaniques importantes sur le genou.
Cependant, si vous parvenez à pratiquer ces activités calmement, sans douleur ni augmentation significative de l’inflammation, alors continuez !
Que voit-on à la radiographie ? A l’IRM ?
Concernant l’arthrose du genou, la radiographie permet d’observer la présence d’ostéophytes, d’apprécier l’épaisseur du cartilage restant, d’observer la qualité de l’os sous-chondral (os sous le cartilage).
L’IRM, quant à elle, permet d’observer l’état des ménisques et la présence d’un éventuel épanchement de synovie (excès de liquide intra-articulaire).
3/ Durée du traitement
Pendant combien de temps dois-je pratiquer mes exercices de rééducation ?
Les exercices préconisés par votre kinésithérapeute devront être suivis régulièrement. Ce traitement est un traitement au long cours, il n’a pas donc pas réellement de durée limitée. Continuez de le suivre le plus régulièrement possible, vous allez certainement y prendre goût ! Prenez soin de votre genou !
Durée d’une poussée inflammatoire
La durée d’une phase de poussée inflammatoire peut être comprise entre 1 et 8 semaines. Elle peut donc être très variable.
Plus la prise en charge médicale sera rapide (anti-inflammatoires, antalgiques puissants, injection intra-articulaire…), plus vous limiterez le risque d’une poussée importante et longue.
Ne laissez pas la douleur s’installer !
4/ Que faire ?
Comment traiter l’arthrose de genou ?
Il existe de nombreuses options de traitement pour soulager vos douleurs. Voici les différents leviers à votre disposition :
- Les exercices spécifiques de rééducation
La rééducation a pour objectif d’entretenir au mieux la trophicité du cartilage. Elle assouplit l’articulation et renforce ses muscles péri-articulaires. Les exercices pratiqués permettent ainsi de diminuer votre gêne et de poursuivre au mieux vos activités quotidiennes (marche, sport, bricolage, jardinage etc).
- Les médicaments
Un médicaments antidouleur et/ou anti inflammatoire peut être proposé. Il est cependant déconseillé de prendre un anti-inflammatoire sur le long terme car il peut provoquer des troubles digestifs et cardio vasculaires. Renseignez-vous auprès de votre médecin.
- Injection, infiltration
Il s’agit d’une piqûre dans l’articulation. Le médecin y injecte soit un produit anti-inflammatoire, soit un produit de lubrification (acide hyaluronique). Ce deuxième procédé est appelé visco-supplémentation. Une infiltration ne doit pas être répétée trop régulièrement. Demandez l’avis de votre médecin spécialiste.
- Nettoyage articulaire
C’est une intervention chirurgicale mineure qui consiste à nettoyer l’intérieur de l’articulation afin de la rendre plus « saine ». Elle se fait sous anesthésie locale. La cicatrice est minuscule : seules deux petites incisions sont nécessaires au chirurgien pour effectuer son “arthroscopie”. Les suites opératoires sont simples.
- Activité physique régulière
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, pratiquer une activité physique régulière n’abîme pas l’articulation, bien au contraire. Si vous pratiquez cette activité intelligemment, vous améliorerez la capacité du cartilage à se régénérer en cas d’arthrose du genou.
- Bien gérer son alimentation
Certains aliments sont pro-inflammatoires. Ils rendent votre organisme plus vulnérable et favorisent donc une inflammation chronique de votre genou. Au contraire, d’autres aliments ont des vertus anti-inflammatoires.
Changer vos habitudes alimentaires aura un impact non négligeable sur vos douleurs. Incorporer quelques aliments clés dans vos repas de la semaine vous aidera progressivement à retrouver un genou en meilleure santé.
Il existe également des compléments alimentaires pouvant constituer un « plus ». N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.
- Perte de poids
Bien évidemment, la bonne gestion de votre alimentation va de pair avec une perte de poids. Les personnes en surpoids surchargent mécaniquement leurs genoux ce qui tend à entretenir les douleurs. Si vous parvenez à perdre ne serait-ce que 5 kg, vous diminuerez considérablement les contraintes exercées.
- Genouillère, canne et semelles
N’hésitez pas à les utiliser pour soulager votre articulation en cas de poussée inflammatoire ou si vous devez marcher longtemps.
Saisissez la canne avec la main opposée à votre genou douloureux.
Des semelles orthopédiques conçues par un podologue ou simplement des semelles amortissantes vont diminuer les chocs subis par vos genoux. Elles permettront de mieux répartir les forces de pression.
- Patchs anti-inflammatoires
Ces patchs diffusent progressivement des substances anti-inflammatoires. Leur efficacité se prolonge pendant plusieurs heures. Ils sont généralement appréciés des patients souffrant d’arthrose du genou.
- La cryothérapie
Appliquez régulièrement une poche de froid (10 à 15 min) sur l’articulation pour calmer l’inflammation.
En résumé, nous disposons de nombreuses solutions qui, combinées, ont une réelle efficacité sur la diminution de la douleur et de la gêne. N’attendez plus pour soulager votre articulation !
L’intérêt du vélo d’appartement
Le vélo d’appartement doit être pratiqué sans résistance. La répétition du mouvement (rodage) permet de lubrifier l’intérieur de l’articulation en stimulant le renouvellement du liquide synovial.
Les surfaces cartilagineuses tendent alors à s’harmoniser et à mieux glisser l’une par rapport à l’autre.
Greffe de cartilage : un nouvel espoir de traitement.
Plusieurs laboratoires dans le monde mènent en parallèle des recherches pour parvenir à réparer efficacement un cartilage abîmé. Différentes options de traitement sont envisageables et semblent prometteuses dans un futur pas si lointain…
- Greffe à partir du cartilage du genou.
Un morceau de cartilage « sain » est prélevé sur le genou du patient. Ces cellules sont cultivées pendant environ 6 semaines en laboratoire et sont ensuite réinjectées au niveau du cartilage abîmé pour le remplacer. Les résultats sont mitigés.
- A partir du cartilage du nez.
Le procédé est similaire mais les chondrocytes (cellules du cartilage) sont prélevés au niveau de la cloison nasale. Les résultats semblent être plus encourageants.
- A partir de cellules souches de moelle osseuse.
La moelle osseuse est située au centre des os. On y trouve, en rare quantité, des cellules souches capables de se multiplier en cellules de cartilage. Le traitement consiste à isoler ces cellules et à les injecter dans l’articulation souffrante. Cette piste de traitement semble apporter des résultats particulièrement intéressants et suscite un élan d’espoir vers une nouvelle forme de traitement pour l’arthrose.
- A partir de cellules de peau modifiées génétiquement.
D’autres travaux sont en cours dans des laboratoires de pointe afin de modifier des cellules de peau pour qu’elles se multiplient en cellules cartilagineuses. Il faudra attendre plusieurs années avant de savoir si cette option de traitement est réalisable et efficace.
- Impression de cartilage 3D.
A Harvard, des chercheurs sont parvenus à « imprimer » une oreille humaine et un ménisque de mouton. Des tests d’implantation ont été effectués sur des animaux mais pas encore sur des êtres humains.