1/ Définition
Une prothèse totale de hanche, qu’est-ce que c’est ?
Une prothèse est un dispositif synthétique que l’on intègre au corps pour remplacer une articulation endommagée par l’arthrose ou un traumatisme.
Les prothèses totales de hanche (PTH) sont composées de deux pièces métalliques. L’une se fixe sur l’os du fémur pour remplacer son col et sa tête, et l’autre sur le cotyle du bassin où s’emboîte la tête.
En cas de fracture du col fémoral, le chirurgien orthopédique oriente fréquemment le patient vers la pose d’une prothèse.
Qu’appelle-t-on l’arthrose ?
L’arthrose correspond à l’usure du cartilage d’une articulation. Cette usure est naturelle et nécessairement liée à l’âge. Elle peut débuter à 30 ans et s’amplifier avec les années.
Certains facteurs, comme le surpoids et les contraintes mécaniques excessives liées aux activités ou aux traumatismes, peuvent l’accélérer.
En perdant du poids vous pouvez aisément réduire vos douleurs articulaires.
Cela n’est pas si compliqué : en modifiant votre alimentation et en pratiquant une activité sportive régulière vous allez perdre du poids et ainsi améliorer votre qualité de vie.
Contrairement à certaines idées reçues, même avec de l’arthrose, la course à pied n’est pas nécessairement contre indiquée.
Le vélo, la natation ou le fitness sont des activités physiques peu contraignantes et fortement recommandées. Elles permettent de renforcer en douceur vos muscles et votre cartilage articulaire.
Quelle que soit votre activité, l’important est de respecter le principe de progression permettant au cartilage de se renforcer sans être trop agressé.
L’arthrose est-elle toujours douloureuse ?
L’arthrose de hanche, dit aussi « coxarthrose » n’est pas obligatoirement douloureuse.
Certaines personnes ne ressentent aucune gène et présentent pourtant de l’arthrose aux examens complémentaires.
Dans les cas d’arthrose majeure, la pose d’une prothèse améliore considérablement la qualité de vie.
Effet du tabac sur le cartilage et les muscles de la hanche
Les suites opératoires sont statistiquement bien meilleures chez les patients non fumeur. En effet, le tabac réduit la vascularisation des muscles et des structures articulaires, notamment du cartilage.
En fumant vous accélérez donc potentiellement l’usure de votre cartilage et rendez la rééducation des muscles péri-articulaires plus difficile.
Cela doit être pris en considération au moment de l’opération.
Quelle est la durée de vie d’une prothèse de hanche ?
Cela dépend de l’utilisation que vous en faites et des contraintes que vous lui imposez.
Cependant, en moyenne, une PTH a une durée de vie comprise entre 15 et 25 ans.
Pour limiter son usure, surveillez votre poids, pratiquez une activité physique régulière et respectez les consignes préconisées par votre chirurgien.
2/ Explications
Pourquoi pose-t-on une prothèse de hanche ?
Il existe deux cas de figure :
- la pose d’une prothèse peut-être réalisée en cas d’arthrose douloureuse et invalidante. Elle permet alors d’améliorer la qualité de vie au quotidien.
- sa mise en place peut également être décidée suite à un traumatisme ayant engendré une fracture du col fémoral. Cela arrive plus souvent chez les personnes âgées car leurs os deviennent poreux et se fragilisent.
Les différentes voies d’abord chirurgicales
La voie d’abord de votre opération dépend du contexte et de la préférence du chirurgien. Il en existe plusieurs, voici les principales :
- La voie d’abord antéro-externe, dite mini-invasives. Elle présente l’avantage de ne pas sectionner de muscles péri-articulaires de la hanche, ce qui facilite la rééducation post-opératoire. (Voie d’abord de Hueter)
- La voie d’abord latérale : le chirurgien doit désinsérer une portion des muscles du moyen fessier et du vaste externe (quadriceps). (Voie d’abord de Hardinge)
- La trochantérotomie : elle consiste à découper la portion osseuse de la hanche où s’insèrent les muscles et à la repositionner une fois la prothèse installée. Elle demande ainsi une période de 45 jours sans appui.
- La voie d’abord la plus classique est dite postéro-externe. Elle sectionne une portion importante des muscles pelvi-trochantériens. Par conséquent, une sidération musculaire peut être ressentie les premiers temps après l’opération.
Qu’appelle-t-on sidération musculaire ?
Lorsque le chirurgien sectionne des fibres musculaires ou tendineuses lors d’une opération, les muscles concernés peinent parfois à récupérer leur capacité contractile et leur force. On parle alors de sidération musculaire.
L’inhibition musculaire est temporaire. Elle s’estompe puis disparaît progressivement grâce aux exercices de stimulation et de renforcement musculaire pratiqués en rééducation.
L’électrostimulation peut aussi être un outil intéressant dans les premiers temps. Parlez-en avec votre professionnel de santé.
Pourquoi me demande-t-on de porter des bas de contention ?
Lors de l’opération, le chirurgien sectionne des portions d’os et de muscles.
Ceci explique la présence d’un gonflement (œdème) et d’un hématome autour de la hanche.
Pour aider vos jambes à dégonfler et pour lutter contre les risques de phlébites (du mollet) vous devrez porter des bas de contention.
Lorsque la cicatrice sera refermée, vous pourrez également travailler en balnéothérapie car c’est un excellent moyen de drainer la jambe et de renforcer les muscles.
Qu’est-ce qu’un flexum de hanche ?
Le flexum de hanche est un enraidissement de l’articulation coxo-fémorale en flexion.
Après la pose d’une PTH il est important de le traiter car il représente une source de boiterie et de douleur.
Pour lutter contre ce manque de souplesse, il est recommandé de ne pas rester trop longtemps assis et d’étirer régulièrement la cuisse et le psoas en pratiquant les exercices prescrits par votre kinésithérapeute.
Ma prothèse peut-elle se luxer ?
Certains mouvements sont effectivement susceptibles de luxer la hanche.
Néanmoins, les luxations de prothèses sont de plus en plus rares. Elles surviennent le plus souvent lors des 3 premiers mois post-opératoires car le système musculaire n’est pas suffisamment tonique.
En suivant une rééducation active et en respectant les consignes de bonne conduite, tout se déroulera pour le mieux ! Le risque de luxation reste très limité, ne soyez pas trop inquiet à ce sujet.
Quels sont les « mouvements interdits » ?
Selon la voie d’abord choisie par le chirurgien, les mouvements à éviter peuvent différer. Voici, les principales recommandations à respecter :
- Evitez les positions assises basses (canapé trop profond, WC très bas, baignoire). Les amplitudes de la prothèse ne permettent pas de plier la hanche au delà de 120°. Utilisez donc des coussins dans vos canapés, des réhausseurs de WC pour les rendre adaptés et évitez la position accroupie.
- Evitez de croiser les jambes. Cette position est à proscrire car elle fait levier sur le fémur et risque de luxer la prothèse.
- Faites attention en mettant vos chaussures : il est préférable de poser un genou au sol pour se chausser ou d’utiliser un chausse-pied à long manche.
- Evitez les mouvements de pivot excessif sur la jambe opérée.
- Placez un coussin entre vos jambes lorsque vous dormez.
D’une manière générale, ces indications sont à respecter, en particulier pendant les 3 premiers mois suivant l’opération. Passé cette période, vous pourrez reprendre progressivement vos habitudes en prenant soin de ne pas exagérer. Evitez les gestes brutaux et les mouvements de pivot rapide. Faites preuve de bon sens afin d’éviter tout incident en gardant à l’esprit que les luxations restent malgré tout relativement rares.
3/ Durée du traitement
Combien de temps va durer ma rééducation ?
La rééducation d’une prothèse de hanche dure entre 2 et 6 mois selon le contexte (hygiène de vie, antécédents, etc.), votre condition physique et les suites opératoires.
Elle est particulièrement active. L’objectif de la rééducation est :
- d’assouplir progressivement votre articulation pour retrouver toute votre mobilité.
- de renforcer les muscles péri-articulaires pour vous permettre de reprendre une marche sans boiterie.
- de travailler votre équilibre grâce à des exercices proprioceptifs pour reprendre confiance dans votre jambe.
Combien de temps dure l’immobilisation post-opératoire ?
Le délai d’immobilisation après la pose d’une prothèse de hanche est assez faible.
Vous serez capables de vous asseoir dès le lendemain de l’opération. Le lever vous semblera encore difficile, vous aurez besoin d’aide.
La première marche s’effectue généralement le 2ème jour.
Un kinésithérapeute vous apprendra à vous lever correctement et à marcher avec vos béquilles.
Complication simple et fréquemment rencontrée
Selon la voie d’abord chirurgicale, une perte de sensibilité peut être observée sur une zone cutanée.
Ceci s’explique par une section de ramification nerveuse périphérique pendant l’opération et ne constitue pas un problème fonctionnel majeur.
La sensibilité revient généralement dans les mois suivants.
4/ Que faire ?
La rééducation est-elle nécessaire après l’opération ?
La kinésithérapie n’est pas toujours prescrite après cette opération. Ceci est regrettable car elle nous semble vivement recommandée.
Elle permet, par le biais d’exercices, d’étirements, de mobilisations, de supprimer votre boiterie de hanche, de renforcer vos muscles de la cuisse afin de reprendre vos activités en toute sécurité.
Certaines personnes conservent des raideurs importantes car on ne leur a pas proposé de suivre une rééducation suffisante. La récupération d’une bonne mobilité et d’une stabilité articulaire optimum est pourtant essentielle.
Quand pourrez-vous conduire à nouveau ?
La reprise de la conduite s’effectue en général entre 6 et 10 semaines après l’opération.
- Pour être assis correctement et conduire en toute sécurité, la mobilité en flexion de hanche doit être supérieure à 90°.
- Il est préférable d’être capable de marcher sans aucune canne car cela simplifie grandement le transfert dans la voiture.
- Pour entrer et sortir de la voiture, ne pivotez pas sur la jambe opérée. Pour cela, reculez le siège conducteur, asseyez-vous et pivotez sur les fesses en maintenant les jambes serrées. Ajustez ensuite l’assise pour être à bonne distance des pédales.
- Les premières fois, il est recommandé de conduire sur une courte distance et d’être accompagné.
Que puis-je faire pour que ma cicatrice reste discrète ?
La cicatrice évolue pendant une année. Nous vous conseillons de la protéger et de la masser régulièrement.
Surveillez régulièrement la cicatrisation cutanée. Attendez que les fils soient retirés et que la peau soit complètement refermée pour la mettre sous l’eau.
Massez régulièrement les berges de la cicatrice pour supprimer les adhérences et retrouver une bonne élasticité cutanée. Certaines crèmes sont efficaces (cicalfat). Parlez-en à votre médecin ou à votre kinésithérapeute.
Enfin, protégez la cicatrice du soleil pendant 1 an.
Quand pourrais-je marcher sans canne ?
Vous pourrez remarcher dès le lendemain de l’opération. Cependant, les premiers jours, la jambe vous semblera faible du fait de la douleur. Par conséquent, il est recommandé de marcher avec 2 cannes.
En moyenne, après 2 à 6 semaines de rééducation, les patients renforcent suffisamment leurs muscles fessiers pour pouvoir se déplacer avec une seule canne. Le délai dépendra de votre condition physique, de vos douleurs et du tonus musculaire.
Certains patients parviennent à remarcher sans canne dès la 3e semaine post-opératoire. D’autres auront besoin de plus de temps (6 à 10 semaines). Le kinésithérapeute vous guidera pas à pas pour atteindre cet objectif.
Notre conseil : Ne brûlez pas les étapes. Avant d’enlever une canne vous devez d’abord entraîner votre hanche à supporter de plus en plus de poids sans difficulté. Les exercices de transfert d’appui sont d’excellents moyens pour y parvenir. Nous recommandons généralement de passer à une seule canne lorsque vous supportez un appui de plus de 60% de votre poids du corps, sans douleur, et durant plus de 30 secondes.
Comment corriger la boiterie après la pose d’une PTH ?
Les compensations se mettent en place automatiquement pour pallier le manque de force des muscles moyen fessier et pelvi-trochantériens. La boiterie indique que les muscles de votre hanche opérée ne supportent pas la charge d’appui demandée.
Il existe deux types de boiteries :
- La boiterie de bassin : elle se caractérise, à chaque passage de pas, par une translation de la hanche lorsque la jambe opérée est en appui.
- La boiterie d’épaule : dans ce cas, les épaules et le tronc s’inclinent en direction de la jambe opérée. Cela soulage l’appui sur la hanche et les contraintes sur le moyen fessier.
Pour retrouver une marche normale et équilibrée, il est recommandé de suivre une rééducation avec un kinésithérapeute. Vous suivrez ainsi un programme d’exercices d’assouplissement, de renforcement et d’équilibre.
Notre conseil : Corrigez votre boiterie le plus rapidement possible car le cerveau risque d’enregistrer ce schéma de marche comme étant normal. Il sera donc plus difficile de s’en séparer par la suite.
Est-il possible de reprendre le sport avec une prothèse de hanche ?
Le sport n’est pas contre indiqué après la pose d’une prothèse de hanche, bien au contraire. Cependant, certains sports sont plus contraignants que d’autres et peuvent accélérer l’usure de votre prothèse.
En cas de surcharge pondérale, privilégiez les sports comme le vélo, la natation, l’aquagym. Marchez de manière régulière en augmentant progressivement les distances parcourues. La marche est un excellent moyen de vous rééduquer !
Concernant la course à pied, vous devrez passer par une phase de réathlétisation. Ce travail s’effectue avec votre kinésithérapeute. En suivant les bons conseils, rien ne doit, a priori, vous empêcher de reprendre le running.
La pratique du ski est autorisée à condition de rester prudent et de se préparer correctement en amont.
Délais de reprise en fonction des sports
Il est possible de reprendre :
- le vélo d’appartement quasiment tout de suite ! Cela permet d’échauffer votre hanche, de renforcer vos muscles des cuisses et de retrouver rapidement une bonne condition physique.
- la natation et le vélo de route pourront être repris au bout de deux mois. Pour la natation, il est recommandé de pratiquer le crawl avant de reprendre la brasse afin de limiter les mouvements plus complexes de la hanche.
- la marche nordique peut être reprise dès le 2e mois. Cette activité est même conseillée pour corriger votre boiterie. Soyez attentifs à votre marche et n’allez pas trop vite les premiers temps.
- l’aquagym peut être envisagée dès deux à trois mois.
- le footing est généralement possible à partir du 4ème mois. Là encore, la reprise devra être progressive et réalisée sans douleurs.
Diminution de l’équilibre : que faire ?
Après une chirurgie articulaire, une partie des capteurs de position et d’équilibre présents dans les muscles et les ligaments sont perturbés.
Cela affecte vos sensations et crée une appréhension tout à fait normale. Pour retrouver votre équilibre, vous devrez réaliser des exercices spécifiques de proprioception et de déstabilisation avec votre kinésithérapeute.
Grâce à cela, vous récupérerez davantage de confiance en vos appuis, de contrôle moteur dans votre hanche et de réflexes d’équilibration.
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Une prothèse est un dispositif synthétique que l’on intègre au corps pour remplacer une articulation endommagée par l’arthrose ou un traumatisme.
Les prothèses totales de hanche (PTH) sont composées de deux pièces métalliques. L’une se fixe sur l’os du fémur pour remplacer son col et sa tête, et l’autre sur le cotyle du bassin où s’emboîte la tête.
En cas de fracture du col fémoral, le chirurgien orthopédique oriente fréquemment le patient vers la pose d’une prothèse.
Qu’appelle-t-on l’arthrose ?
L’arthrose correspond à l’usure du cartilage d’une articulation. Cette usure est naturelle et nécessairement liée à l’âge. Elle peut débuter à 30 ans et s’amplifier avec les années.
Certains facteurs, comme le surpoids et les contraintes mécaniques excessives liées aux activités ou aux traumatismes, peuvent l’accélérer.
En perdant du poids vous pouvez aisément réduire vos douleurs articulaires.
Cela n’est pas si compliqué : en modifiant votre alimentation et en pratiquant une activité sportive régulière vous allez perdre du poids et ainsi améliorer votre qualité de vie.
Contrairement à certaines idées reçues, même avec de l’arthrose, la course à pied n’est pas nécessairement contre indiquée.
Le vélo, la natation ou le fitness sont des activités physiques peu contraignantes et fortement recommandées. Elles permettent de renforcer en douceur vos muscles et votre cartilage articulaire.
Quelle que soit votre activité, l’important est de respecter le principe de progression permettant au cartilage de se renforcer sans être trop agressé.
L’arthrose est-elle toujours douloureuse ?
L’arthrose de hanche, dit aussi « coxarthrose » n’est pas obligatoirement douloureuse.
Certaines personnes ne ressentent aucune gène et présentent pourtant de l’arthrose aux examens complémentaires.
Dans les cas d’arthrose majeure, la pose d’une prothèse améliore considérablement la qualité de vie.
Effet du tabac sur le cartilage et les muscles de la hanche
Les suites opératoires sont statistiquement bien meilleures chez les patients non fumeur. En effet, le tabac réduit la vascularisation des muscles et des structures articulaires, notamment du cartilage.
En fumant vous accélérez donc potentiellement l’usure de votre cartilage et rendez la rééducation des muscles péri-articulaires plus difficile.
Cela doit être pris en considération au moment de l’opération.
Quelle est la durée de vie d’une prothèse de hanche ?
Cela dépend de l’utilisation que vous en faites et des contraintes que vous lui imposez.
Cependant, en moyenne, une PTH a une durée de vie comprise entre 15 et 25 ans.
Pour limiter son usure, surveillez votre poids, pratiquez une activité physique régulière et respectez les consignes préconisées par votre chirurgien.
2/ Explications
Pourquoi pose-t-on une prothèse de hanche ?
Il existe deux cas de figure :
- la pose d’une prothèse peut-être réalisée en cas d’arthrose douloureuse et invalidante. Elle permet alors d’améliorer la qualité de vie au quotidien.
- sa mise en place peut également être décidée suite à un traumatisme ayant engendré une fracture du col fémoral. Cela arrive plus souvent chez les personnes âgées car leurs os deviennent poreux et se fragilisent.
Les différentes voies d’abord chirurgicales
La voie d’abord de votre opération dépend du contexte et de la préférence du chirurgien. Il en existe plusieurs, voici les principales :
- La voie d’abord antéro-externe, dite mini-invasives. Elle présente l’avantage de ne pas sectionner de muscles péri-articulaires de la hanche, ce qui facilite la rééducation post-opératoire. (Voie d’abord de Hueter)
- La voie d’abord latérale : le chirurgien doit désinsérer une portion des muscles du moyen fessier et du vaste externe (quadriceps). (Voie d’abord de Hardinge)
- La trochantérotomie : elle consiste à découper la portion osseuse de la hanche où s’insèrent les muscles et à la repositionner une fois la prothèse installée. Elle demande ainsi une période de 45 jours sans appui.
- La voie d’abord la plus classique est dite postéro-externe. Elle sectionne une portion importante des muscles pelvi-trochantériens. Par conséquent, une sidération musculaire peut être ressentie les premiers temps après l’opération.
Qu’appelle-t-on sidération musculaire ?
Lorsque le chirurgien sectionne des fibres musculaires ou tendineuses lors d’une opération, les muscles concernés peinent parfois à récupérer leur capacité contractile et leur force. On parle alors de sidération musculaire.
L’inhibition musculaire est temporaire. Elle s’estompe puis disparaît progressivement grâce aux exercices de stimulation et de renforcement musculaire pratiqués en rééducation.
L’électrostimulation peut aussi être un outil intéressant dans les premiers temps. Parlez-en avec votre professionnel de santé.
Pourquoi me demande-t-on de porter des bas de contention ?
Lors de l’opération, le chirurgien sectionne des portions d’os et de muscles.
Ceci explique la présence d’un gonflement (œdème) et d’un hématome autour de la hanche.
Pour aider vos jambes à dégonfler et pour lutter contre les risques de phlébites (du mollet) vous devrez porter des bas de contention.
Lorsque la cicatrice sera refermée, vous pourrez également travailler en balnéothérapie car c’est un excellent moyen de drainer la jambe et de renforcer les muscles.
Qu’est-ce qu’un flexum de hanche ?
Le flexum de hanche est un enraidissement de l’articulation coxo-fémorale en flexion.
Après la pose d’une PTH il est important de le traiter car il représente une source de boiterie et de douleur.
Pour lutter contre ce manque de souplesse, il est recommandé de ne pas rester trop longtemps assis et d’étirer régulièrement la cuisse et le psoas en pratiquant les exercices prescrits par votre kinésithérapeute.
Ma prothèse peut-elle se luxer ?
Certains mouvements sont effectivement susceptibles de luxer la hanche.
Néanmoins, les luxations de prothèses sont de plus en plus rares. Elles surviennent le plus souvent lors des 3 premiers mois post-opératoires car le système musculaire n’est pas suffisamment tonique.
En suivant une rééducation active et en respectant les consignes de bonne conduite, tout se déroulera pour le mieux ! Le risque de luxation reste très limité, ne soyez pas trop inquiet à ce sujet.
Quels sont les « mouvements interdits » ?
Selon la voie d’abord choisie par le chirurgien, les mouvements à éviter peuvent différer. Voici, les principales recommandations à respecter :
- Evitez les positions assises basses (canapé trop profond, WC très bas, baignoire). Les amplitudes de la prothèse ne permettent pas de plier la hanche au delà de 120°. Utilisez donc des coussins dans vos canapés, des réhausseurs de WC pour les rendre adaptés et évitez la position accroupie.
- Evitez de croiser les jambes. Cette position est à proscrire car elle fait levier sur le fémur et risque de luxer la prothèse.
- Faites attention en mettant vos chaussures : il est préférable de poser un genou au sol pour se chausser ou d’utiliser un chausse-pied à long manche.
- Evitez les mouvements de pivot excessif sur la jambe opérée.
- Placez un coussin entre vos jambes lorsque vous dormez.
D’une manière générale, ces indications sont à respecter, en particulier pendant les 3 premiers mois suivant l’opération. Passé cette période, vous pourrez reprendre progressivement vos habitudes en prenant soin de ne pas exagérer. Evitez les gestes brutaux et les mouvements de pivot rapide. Faites preuve de bon sens afin d’éviter tout incident en gardant à l’esprit que les luxations restent malgré tout relativement rares.
3/ Durée du traitement
Combien de temps va durer ma rééducation ?
La rééducation d’une prothèse de hanche dure entre 2 et 6 mois selon le contexte (hygiène de vie, antécédents, etc.), votre condition physique et les suites opératoires.
Elle est particulièrement active. L’objectif de la rééducation est :
- d’assouplir progressivement votre articulation pour retrouver toute votre mobilité.
- de renforcer les muscles péri-articulaires pour vous permettre de reprendre une marche sans boiterie.
- de travailler votre équilibre grâce à des exercices proprioceptifs pour reprendre confiance dans votre jambe.
Combien de temps dure l’immobilisation post-opératoire ?
Le délai d’immobilisation après la pose d’une prothèse de hanche est assez faible.
Vous serez capables de vous asseoir dès le lendemain de l’opération. Le lever vous semblera encore difficile, vous aurez besoin d’aide.
La première marche s’effectue généralement le 2ème jour.
Un kinésithérapeute vous apprendra à vous lever correctement et à marcher avec vos béquilles.
Complication simple et fréquemment rencontrée
Selon la voie d’abord chirurgicale, une perte de sensibilité peut être observée sur une zone cutanée.
Ceci s’explique par une section de ramification nerveuse périphérique pendant l’opération et ne constitue pas un problème fonctionnel majeur.
La sensibilité revient généralement dans les mois suivants.
4/ Que faire ?
La rééducation est-elle nécessaire après l’opération ?
La kinésithérapie n’est pas toujours prescrite après cette opération. Ceci est regrettable car elle nous semble vivement recommandée.
Elle permet, par le biais d’exercices, d’étirements, de mobilisations, de supprimer votre boiterie de hanche, de renforcer vos muscles de la cuisse afin de reprendre vos activités en toute sécurité.
Certaines personnes conservent des raideurs importantes car on ne leur a pas proposé de suivre une rééducation suffisante. La récupération d’une bonne mobilité et d’une stabilité articulaire optimum est pourtant essentielle.
Quand pourrez-vous conduire à nouveau ?
La reprise de la conduite s’effectue en général entre 6 et 10 semaines après l’opération.
- Pour être assis correctement et conduire en toute sécurité, la mobilité en flexion de hanche doit être supérieure à 90°.
- Il est préférable d’être capable de marcher sans aucune canne car cela simplifie grandement le transfert dans la voiture.
- Pour entrer et sortir de la voiture, ne pivotez pas sur la jambe opérée. Pour cela, reculez le siège conducteur, asseyez-vous et pivotez sur les fesses en maintenant les jambes serrées. Ajustez ensuite l’assise pour être à bonne distance des pédales.
- Les premières fois, il est recommandé de conduire sur une courte distance et d’être accompagné.
Que puis-je faire pour que ma cicatrice reste discrète ?
La cicatrice évolue pendant une année. Nous vous conseillons de la protéger et de la masser régulièrement.
Surveillez régulièrement la cicatrisation cutanée. Attendez que les fils soient retirés et que la peau soit complètement refermée pour la mettre sous l’eau.
Massez régulièrement les berges de la cicatrice pour supprimer les adhérences et retrouver une bonne élasticité cutanée. Certaines crèmes sont efficaces (cicalfat). Parlez-en à votre médecin ou à votre kinésithérapeute.
Enfin, protégez la cicatrice du soleil pendant 1 an.
Quand pourrais-je marcher sans canne ?
Vous pourrez remarcher dès le lendemain de l’opération. Cependant, les premiers jours, la jambe vous semblera faible du fait de la douleur. Par conséquent, il est recommandé de marcher avec 2 cannes.
En moyenne, après 2 à 6 semaines de rééducation, les patients renforcent suffisamment leurs muscles fessiers pour pouvoir se déplacer avec une seule canne. Le délai dépendra de votre condition physique, de vos douleurs et du tonus musculaire.
Certains patients parviennent à remarcher sans canne dès la 3e semaine post-opératoire. D’autres auront besoin de plus de temps (6 à 10 semaines). Le kinésithérapeute vous guidera pas à pas pour atteindre cet objectif.
Notre conseil : Ne brûlez pas les étapes. Avant d’enlever une canne vous devez d’abord entraîner votre hanche à supporter de plus en plus de poids sans difficulté. Les exercices de transfert d’appui sont d’excellents moyens pour y parvenir. Nous recommandons généralement de passer à une seule canne lorsque vous supportez un appui de plus de 60% de votre poids du corps, sans douleur, et durant plus de 30 secondes.
Comment corriger la boiterie après la pose d’une PTH ?
Les compensations se mettent en place automatiquement pour pallier le manque de force des muscles moyen fessier et pelvi-trochantériens. La boiterie indique que les muscles de votre hanche opérée ne supportent pas la charge d’appui demandée.
Il existe deux types de boiteries :
- La boiterie de bassin : elle se caractérise, à chaque passage de pas, par une translation de la hanche lorsque la jambe opérée est en appui.
- La boiterie d’épaule : dans ce cas, les épaules et le tronc s’inclinent en direction de la jambe opérée. Cela soulage l’appui sur la hanche et les contraintes sur le moyen fessier.
Pour retrouver une marche normale et équilibrée, il est recommandé de suivre une rééducation avec un kinésithérapeute. Vous suivrez ainsi un programme d’exercices d’assouplissement, de renforcement et d’équilibre.
Notre conseil : Corrigez votre boiterie le plus rapidement possible car le cerveau risque d’enregistrer ce schéma de marche comme étant normal. Il sera donc plus difficile de s’en séparer par la suite.
Est-il possible de reprendre le sport avec une prothèse de hanche ?
Le sport n’est pas contre indiqué après la pose d’une prothèse de hanche, bien au contraire. Cependant, certains sports sont plus contraignants que d’autres et peuvent accélérer l’usure de votre prothèse.
En cas de surcharge pondérale, privilégiez les sports comme le vélo, la natation, l’aquagym. Marchez de manière régulière en augmentant progressivement les distances parcourues. La marche est un excellent moyen de vous rééduquer !
Concernant la course à pied, vous devrez passer par une phase de réathlétisation. Ce travail s’effectue avec votre kinésithérapeute. En suivant les bons conseils, rien ne doit, a priori, vous empêcher de reprendre le running.
La pratique du ski est autorisée à condition de rester prudent et de se préparer correctement en amont.
Délais de reprise en fonction des sports
Il est possible de reprendre :
- le vélo d’appartement quasiment tout de suite ! Cela permet d’échauffer votre hanche, de renforcer vos muscles des cuisses et de retrouver rapidement une bonne condition physique.
- la natation et le vélo de route pourront être repris au bout de deux mois. Pour la natation, il est recommandé de pratiquer le crawl avant de reprendre la brasse afin de limiter les mouvements plus complexes de la hanche.
- la marche nordique peut être reprise dès le 2e mois. Cette activité est même conseillée pour corriger votre boiterie. Soyez attentifs à votre marche et n’allez pas trop vite les premiers temps.
- l’aquagym peut être envisagée dès deux à trois mois.
- le footing est généralement possible à partir du 4ème mois. Là encore, la reprise devra être progressive et réalisée sans douleurs.
Diminution de l’équilibre : que faire ?
Après une chirurgie articulaire, une partie des capteurs de position et d’équilibre présents dans les muscles et les ligaments sont perturbés.
Cela affecte vos sensations et crée une appréhension tout à fait normale. Pour retrouver votre équilibre, vous devrez réaliser des exercices spécifiques de proprioception et de déstabilisation avec votre kinésithérapeute.
Grâce à cela, vous récupérerez davantage de confiance en vos appuis, de contrôle moteur dans votre hanche et de réflexes d’équilibration.