Le syndrome rotulien

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1/ Définition

Qu’est-ce que le syndrome rotulien ? Définition et symptômes 

Le syndrome rotulien se caractérise par une douleur ressentie sur l’avant du genou et au pourtour de la rotule. La gêne se réveille lorsque vous fléchissez la jambe en étant debout : descente des escaliers ou randonnée en montagne par exemple. Elle est plus rarement ressentie à la marche sur terrain plat. 

La douleur n’est généralement pas ressentie au repos. 

Elle est expliquée par un frottement anormal et excessif de la rotule contre la  trochlée fémorale .

Biomécanique : quelle est la cause des frottements ?

Le frottement excessif de la rotule est dû à un mouvement incorrect du fémur par rapport au tibia lors de la flexion du genou. 

C’est donc l’ensemble de l’articulation qui bouge de manière incorrecte. Le problème est d’ordre mécanique : la rotule ne glisse pas bien dans son axe ce qui engendre des douleurs.

Il est parfois difficile d’en déterminer la cause : tensions musculo-aponévrotiques (muscles, tendons, enveloppe des muscles…) ? Problème postural ? Gestuelle sportive ? Manque de force de certains muscles ?

Nous tentons de répondre à toutes ces questions dans la partie Explications ci-après.

Il ne doit pas être confondu avec…

Bon nombre de douleurs du genou sont étiquetées syndrome rotulien mais ne le sont pas réellement. Le diagnostic doit être posé par un médecin. Les médecins du sport sont les spécialistes référents pour ce genre de pathologie. 

Le syndrome rotulien est souvent confondu avec :

  • Une tendinite rotulienne. Dans ce cas la douleur est ressentie sur le tendon soit plus bas par rapport à la rotule. Cependant, il est possible que les deux problèmes soient tous deux intriqués.
  • Une pathologie d’Osgood Schlatter qui correspond à une inflammation d’une partie de l’os du tibia appelée tubérosité tibiale antérieure (protubérance osseuse située en dessous du genou). Ce problème survient essentiellement au moment de la croissance et touche donc les enfants et adolescents. Ici la douleur est ressentie très localement au niveau de la tubérosité tibiale c’est-à-dire bien en dessous de la rotule. 
  • Une lésion sur un ménisque. Elle est généralement ressentie plus en profondeur, sur le compartiment interne ou externe du genou. Une IRM confirme la lésion.
  • Une entorse du ligament interne du genou. Elle est provoquée par une torsion brusque de l’articulation lors d’une chute ou d’un contact violent. La douleur est localisée sur la partie interne du genou.
  • Un syndrome de l’essuie-glace. La localisation de la douleur est cette fois-ci plus latérale : ressentie sur la face externe du genou.

Le diagnostic n’est pas toujours évident à poser, la douleur ayant une localisation peu précise.

2/ Explications

Influence de la posture et de la gestuelle

L’analyse de votre posture peut éventuellement révéler les éléments suivants :

Peut-être avez-vous les pieds plats ? Les genoux tournés vers l’intérieur ? Les genoux hyperlaxes ? Le dos cambré ? etc  

De la même façon, si l’on observe la façon dont vous fléchissez le genou, nous pourrons éventuellement noter que :

Vos genoux rentrent vers l’intérieur (genu valgum) ? Vos pieds sont tournés vers l’extérieur ? etc

Tous ces éléments n’expliquent pas à eux seuls le problème mécanique

En effet, si l’on avait analysé ces mêmes éléments avant l’apparition des douleurs, nous aurions certainement retrouvé les mêmes « anomalies ». En d’autres termes, vous avez peut être toujours été comme ça. 

De plus, ces facteurs posturaux sont retrouvés chez bon nombre de personnes n’ayant mal nul part !

On ne peut donc pas résumer en disant : « Vous avez mal au genou parce que vous avez les pieds plats. »

Selon nous, toutes ces pseudo-anomalies ne sont, tout au plus, que des facteurs favorisants l’arrivée du problème mécanique. Elles n’expliquent pas à elles seules la pathologie.

Faiblesse et déséquilibre musculaire

Les personnes souffrant d’un syndrome rotulien sous-utilisent leur quadriceps du fait de la douleur. C’est la raison pour laquelle on retrouve souvent un quadriceps (muscle à l’avant de la cuisse) assez faible et moins volumineux par rapport à l’autre côté.

On a longtemps tenu cette faiblesse musculaire pour responsable du syndrome rotulien.

Or il s’agit vraisemblablement d’une conséquence et non d’une cause de l’apparition des douleurs. 

Une fois le problème mécanique réglé, le quadriceps reprend alors naturellement une force et un volume normal.

Anomalie anatomique osseuse

Dans de rares cas, la radiographie montre une morphologie « anormale » d’un ou plusieurs os (rotule, fémur ou tibia). Ces anomalies peuvent expliquer le frottement de la rotule. On peut par exemple retrouver une patella alta, une torsion tibiale ou fémorale excessive, une déformation de surface articulaire rotulienne etc. La chirurgie constitue donc parfois la seule solution envisageable.

Attention, comme nous venons de le préciser ceci est rare. Prenons un exemple concret :

Une personne de 40 ans commence à ressentir des douleurs autour de la rotule. Les examens de radiographie indiquent une forme anormale des os orientant éventuellement vers une chirurgie orthopédique. Seulement ces os ont toujours eu cette forme là ! Est-ce donc vraiment la cause du problème ? N’y a-t-il pas d’autres pistes de traitement à explorer ? 

Nous vous conseillons de consulter plusieurs professionnels de santé pour vous faire votre propre opinion. La chirurgie est parfois proposée de manière trop précoce alors qu’un traitement fonctionnel aurait donné de meilleurs résultats. La chirurgie doit être proposée seulement en dernière intention.

Explications biomécaniques

Le problème est d’ordre mécanique. Le genou bouge mal lors de la flexion ce qui engendre un frottement excessif sur la rotule.

Ce dysfonctionnement mécanique s’explique par l’apparition de tensions autour du genou. L’articulation est « grippée » et n’est pas libre de bouger correctement. 

L’objectif du traitement consiste à retrouver un mouvement physiologique de flexion pour permettre à la rotule de glisser à nouveau dans son axe. 

Dans un second temps, vos muscles pourront être renforcés pour assurer un bon maintien.

Quelles sont les causes d’apparition d’un syndrome rotulien ?

Plusieurs causes sont envisageables :

  • La répétition exagérée d’un mouvement ou la surutilisation du genou sur une courte période peuvent être une première source d’explication. Par exemple, une semaine intensive de ski, une longue randonnée, l’enchaînement excessif de plusieurs séances de running sont souvent à l’origine de ce type de douleurs.

Cependant, ce n’est ni l’intensité ni le nombre d’heures de sport qui posent problème mais l’absence de progression. En effet, les coureurs réguliers s’entrainant énormément mais respectant les principes de progression dans leurs entraînements ne sont pas nécessairement sujets aux blessures. 

  • Un traumatisme du genou peut également provoquer un syndrome rotulien. Par exemple, lors d’une mauvaise chute, le genou a pu subir une entorse. Par réaction, les structures péri-articulaires se « grippent » ce qui provoque un dysfonctionnement mécanique. Celui-ci peut perdurer et s’installer durablement. 

Que voit-on aux examens d’imagerie ?

Malheureusement, les examens complémentaires apportent peu d’informations. Radiographies, IRM ou échographies montreront éventuellement une légère usure et inflammation vers la pointe de la rotule. 

Cependant, ces signes ne sont pas très significatifs car ils pourraient également être retrouvés chez des individus ne se plaignant pas nécessairement du genou. 

L’épanchement (gonflement du genou), n’est que le résultat du dysfonctionnement mécanique. En effet, la rotule frotte de manière excessive donc l’organisme réagit en produisant un excès de liquide articulaire. Ceci est parfaitement normal.

3/ Durée du traitement

Un syndrome rotulien, combien de temps ça dure ?

S’il n’est pas traité, un syndrome rotulien peut s’installer sur le long terme. La douleur peut tout à fait se prolonger pendant des années.

Une fois le problème identifié, si vous pratiquez régulièrement vos exercices, le blocage mécanique peut disparaître en quelques semaines. Dans certains cas (blocage plus important, douleur installée depuis plusieurs années), le traitement doit être poursuivi entre 3 et 6 mois.

Intérêt de la rééducation 

L’objectif est de retrouver une fluidité de mouvement suffisante afin de diminuer les frottements sur la rotule. 

Le suivi en rééducation et la pratique régulière d’exercices spécifiques nous paraît être le moyen le plus adapté pour répondre à ce dysfonctionnement.

Nous vous invitons à vous rapprocher d’un kinésithérapeute qualifié pour suivre avec lui une rééducation sérieuse.

En quoi consiste la rééducation ?

Le kinésithérapeute utilise des exercices d’étirements, de mobilisation passive spécifique permettant de retrouver une bonne mobilité articulaire. Il régule l’équilibre des tensions autour du genou.

Il peut également utiliser des bandes de taping pour vous soulager à court terme dans vos activités.

Les muscles du membre inférieur et du bassin seront renforcés de manière à assurer une bonne stabilité articulaire et un meilleur placement de votre rotule.

Enfin, il vous proposera des programmes d’exercices à réaliser chez vous pour continuer de progresser entre les séances.

Recours aux anti-inflammatoires 

Les anti-inflammatoires ne permettent pas de régler le problème mécanique du genou. En revanche, ils peuvent être utilisés en cas de poussée inflammatoire intense de façon à limiter les phénomènes douloureux.

Toutefois, il n’est pas recommandé d’en consommer sur le long terme.

Syndrome rotulien : faut-il arrêter le sport ?

Si vous pratiquez un sport tel que le badminton, l’escrime, le triple saut, le ski etc, la douleur risque d’être importante. Ces sports ne sont pas conseillés en cas de syndrome rotulien. Vous risquez en effet d’user prématurément le cartilage et entretiendrez une inflammation chronique de l’articulation. 

En revanche, si vous n’êtes pas gênés dans votre pratique sportive, rien ne vous oblige à arrêter, bien au contraire !

Quoi qu’il en soit, soyez attentif aux réactions du genou pendant et après l’effort. Le principe essentiel du traitement est de respecter une progression dans l’intensité des contraintes appliquées.

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Publié par
Charlène Guillaume
Tags: genou