La lombalgie chronique

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1/ Définition

La lombalgie chronique, qu’est-ce que c’est ?

On parle de lombalgie lorsque des douleurs se font sentir dans la région lombaire (le bas du dos).

Ces douleurs s’accompagnent fréquemment d’irradiations dans la fesse ou dans les jambes. En revanche, si elles descendent en dessous du genou, il s’agit alors d’une « névralgie sciatique ».

En fonction de l’origine des douleurs, on distingue deux catégories de lombalgie :

  • Les lombalgies « communes ». 
  • Les lombalgies « secondaires ». 

Les lombalgies « communes » recouvrent l’ensemble des douleurs dont la cause est en rapport direct avec la lésion d’un des composants de la colonne lombaire (articulation, disque intervertébral, ligament, muscle, etc.). 

Les lombalgies « secondaires » sont quant à elles liées à la répercussion d’autres pathologies dont les douleurs irradient jusque dans le dos. Il peut s’agir de tumeurs, polytraumatismes, polyarthrites rhumatoïdes, calculs rénaux, etc. 

On ajoute le terme « chronique » lorsque les souffrances sont installées depuis plus de trois mois.

Comment différencier la lombalgie chronique d’un lumbago ou d’une sciatique ?

Le lumbago et la lombalgie chronique provoquent tous deux des douleurs dans le bas du dos. Néanmoins, il est facile de les différencier.

En effet, le lumbago est généralement ressenti comme un « blocage du dos » qui fait suite à un « faux mouvement ». Les douleurs sont brutales et intenses. Heureusement, elles sont, dans la majorité des cas, sans gravité et s’estompent rapidement (10 jours à 6 semaines). 

A l’inverse, les douleurs de la lombalgie chronique durent depuis plus de trois mois. Elles peuvent fluctuer en fonction des jours, des positions ou des activités mais elles restent toujours sous-jacentes.

La « sciatique », quant à elle, apparaît lorsque le nerf sciatique est irrité. Les symptômes sont caractéristiques d’une atteinte neurologique : fourmillement, engourdissement, « coup d’électricité », insensibilité ou même perte de force musculaire. Ces symptômes ne concernent généralement qu’une seule jambe et descendent en dessous du genou, parfois même jusqu’au gros orteil.

Qui est touché par la lombalgie ?

On estime qu’à partir de l’âge de 20 ans, au moins 70% de la population souffre ou souffrira un jour du bas du dos. Ces douleurs touchent sans distinction les sportifs, les sédentaires, hommes et femmes. 

Néanmoins, il existe des facteurs aggravants comme le surpoids, l’absence d’activité physique, la posture adoptée au travail, la fatigue, le stress ou l’anxiété.

Retenez qu’avoir des douleurs lombaires est quelque chose de « normal » quand on a une vie active. Ce n’est en aucun cas une fatalité ! 

Ne vous laissez pas envahir par l’inquiétude des premiers symptômes, de nombreux traitements existent. Le dos est une structure solide, capable de récupérer !

Parmi les traitements, la rééducation et la reprise progressive du sport apparaissent comme étant les plus efficaces.

2/ Explications

Qu’est-ce qui cause les douleurs ?

Les douleurs lombaires surgissent lorsqu’une structure de la colonne vertébrale est irritée et qu’elle s’inflamme. Cela peut être dû à un surmenage ou à un manque de souplesse. Il s’agit souvent du disque intervertébral (pincement ou hernie discale), mais l’inflammation peut également toucher les muscles (contracture), les ligaments (entorse) ou les articulations (arthrose). 

Dans tous les cas, les lésions apparaissent quand le dos est sollicité de manière inadaptée ou trop brutale. Nous savons maintenant que la « cambrure » (le creusement du dos) n’a aucun rapport avec la survenue des douleurs. D’ailleurs, les assouplissements en extension présenteraient plus d’avantage pour diminuer les irradiations…

Pourquoi la lombalgie devient-elle chronique ?

Les douleurs deviennent chroniques lorsque les structures en souffrance peinent à cicatriser correctement.

Le manque de condition physique et la raideur du dos semblent en être les causes dans bon nombre de cas. 

En effet, le dos supporte en permanence le poids de votre corps et les charges que vous y ajoutez. Sur une heure, une journée, une semaine ou une année, les contraintes absorbées sont énormes ! Si votre dos n’est pas « échauffé » ou « entrainé » correctement, alors les muscles censés amortir les contraintes peinent à remplir leur mission. Ce sont alors les structures plus profondes de la colonne qui en pâtissent. 

Bien sûr, les médicaments peuvent agir sur l’inflammation mais ils ne règlent pas tout !

 Pour éviter les récidives, la rééducation et les assouplissements semblent être les traitements les plus appropriés. 

Notre conseil : prenez rapidement en charge votre dos, il sera alors plus facile de le soigner.

Pourquoi passer une radiographie ou une IRM ? 

Ces examens permettent d’en savoir plus sur les causes possibles de vos douleurs. 

La radio montre l’état du cartilage, des disques intervertébraux et des vertèbres. Elle permet de savoir s’il y a ou non de l’arthrose, un pincement discal ou une fracture osseuse. 

L’IRM et le scanner sont utilisés pour observer de manière plus précise l’état des ligaments, des racines nerveuses et des disques intervertébraux. Ils permettent notamment de diagnostiquer une hernie discale et de connaître sa localisation et son importance.

Ces examens peuvent également permettre de mettre en évidence des atteintes plus rares (oedème osseux, infection, tumeur etc)

Néanmoins, certaines hernies discales sont parfois retrouvées sur des examens d’imagerie de personnes ne présentant aucune gêne ! Il en est de même pour l’arthrose.

Il n’y a donc pas nécessairement de corrélation entre l’image (radio ou IRM) et les douleurs ressenties.

Faites donc analyser ces examens par un professionnel de santé compétent avant de tirer toute conclusion sur l’état de vos lombaires. 

Qu’est-ce qu’une hernie discale ? 

La colonne vertébrale se compose de vertèbres osseuses superposées et séparées les unes des autres par des disques intervertébraux. Ces disques ont un rôle d’amortisseur. Ils évitent que les vertèbres ne s’impactent entre elles et ne s’abîment. 

Leur structure interne se compose de nombreux anneaux articulés autour d’un noyau plus dense en son centre. 

On parle de protrusion ou d’hernie discale lorsque le noyau a déformé voire complètement perforé les couches du disque intervertébral. 

On sait maintenant que ces dégradations sont causées par une usure naturelle du corps liée à l’âge et aux contraintes. D’ailleurs, plus d’une personne sur trois présenteraient une hernie discale à l’IRM sans ressentir de douleur. 

Retenez donc qu’une hernie n’est pas obligatoirement grave ou douloureuse 

Il existe 2 cas de figure : 

  • Si l’hernie ne comprime pas de nerf, elle peut tout à fait passer inaperçue et rester asymptomatique. 
  • Par contre, dans le cas où le nerf est inflammé, les douleurs peuvent être locales et/ou ressenties à distance, dans la zone d’innervation du nerf. On peut donc retrouver des douleurs au niveau du dos, de la fesse, de la jambe et du pied.

Notez que certains mouvements d’assouplissement ont prouvé leur efficacité dans le traitement des hernies discales. Ils diminuent les irradiations et les douleurs en vous préparant à la reprise du sport ! 

Qu’appelle-t-on arthrose ?

L’arthrose correspond à l’usure du cartilage d’une articulation. Dans certains cas, elle crée de petites ossifications supplémentaires (ostéophytes) qui peuvent entraver la sortie du nerf. En cas de compression, cela entraîne une névralgie (douleur nerveuse).

Comme nous l’avons dit précédemment, l’arthrose n’est, elle non plus, pas obligatoirement source de douleur.

Y-a-t’il un lien entre le stress et la lombalgie ?

En période de stress émotionnel, notre cerveau sécrète des messagers chimiques favorisant l’apparition de tensions (tissu conjonctif).

De plus, dans un tel contexte le sommeil, censé être réparateur, est perturbé ce qui entretient les douleurs.

Le stress émotionnel tel que nous l’entendons comprend à la fois l’anxiété, la dépression, la mauvaise estime de soi, les rapports sociaux…

3/ Durée du traitement

Combien de temps prendra mon rétablissement ?

Si 90% des lumbagos évoluent favorablement de manière spontanée, la lombalgie chronique nécessite quant à elle une prise en charge complète du dos

Selon l’importance de vos lésions, de votre implication dans la rééducation et des facteurs de stress et d’anxiété, les douleurs peuvent mettre plus ou moins longtemps à disparaître… 

Cependant, la majorité des personnes suivant rigoureusement un protocole de soins adapté (rééducation, relaxation, reconditionnement à l’effort) voient la situation s’améliorer sous 1 à 3 mois

Lorsque les douleurs persistent depuis longtemps, le corps peut avoir du mal à s’en libérer… 

Il peut donc être judicieux de travailler sur « l’ancrage émotionnel » de vos douleurs via des exercices de relaxation, d’auto-hypnose ou de méditation. Toutes ces techniques sont fortement référencées dans les études et ont désormais largement prouvé leur efficacité.

4/ Que faire ?

Faut-il porter une ceinture lombaire ?

La ceinture de protection lombaire immobilise le bas du dos et soulage ainsi les muscles en les mettant au repos.

Cependant, si vous la portez trop fréquemment au cours de la semaine, vos muscles se déconditionnent et s’affaiblissent, par manque d’activité. 

Vous devez donc rapidement apprendre à vous en passer. 

Cette aide peut donc être intéressante en cas de fortes douleurs ou lors d’activités physiques intenses (déménagement, bricolage, jardinage, etc.).

Notre conseil : Ne la portez pas toute la journée, enlevez-la régulièrement de façon à alterner temps de repos et séances de mouvements doux. 

Dois-je faire une séance d’ostéopathie ?

L’ostéopathe résout des problèmes mécaniques par des manipulations. Cela vous fera donc effectivement du bien dans bon nombre de cas.

Néanmoins, la rééducation apportera une amélioration de la condition physique, de la proprioception, de la souplesse globale

L’ostéopathie constitue donc un bon complément à la rééducation.

Faut-il rester couché ? Faut-il reprendre une activité ?

L’inactivité et le repos strict sont à proscrire ! Ils déconditionnent les muscles du dos et installent un cercle vicieux.

En cas de crise, notre conseil est d’alterner les sessions de repos et les petites séances de marche ou de rééducation douce. Dans tous les cas, vous ne devez pas rester allongé plus d’une heure à la suite dans la journée, au risque de voir la situation perdurer ou s’empirer. 

Les dernières études montrent que certains assouplissements spécifiques du dos sont capables de réduire rapidement les douleurs et d’améliorer votre qualité de vie…

Intérêt d’une infiltration

Lorsque l’intensité des douleurs est un frein à votre rééducation, l’infiltration est un bon moyen pour améliorer la situation. En effet, l’injection d’anti-inflammatoires se fait directement au niveau de la structure lésée ce qui permet généralement un soulagement rapide.

En revanche, l’infiltration ne traite pas la cause de la lombalgie. C’est une aide que l’on utilise pour poursuivre la rééducation de manière plus confortable. 

N’attendez pas pour commencer la rééducation !

Tout d’abord, si une douleur lombaire vous gène depuis plus de 3 mois, n’attendez pas pour consulter un médecin afin qu’il pose un diagnostic précis

Nous vous conseillons ensuite de vous faire accompagner rapidement par un kinésithérapeute afin qu’il suive et guide votre rétablissement. Il vous donnera probablement un programme d’exercices à réaliser par vous même entre les séances.

En effet, en pratiquant les bons mouvements à la maison vous pourrez facilement booster votre récupération et accélérer votre guérison.

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Publié par
Charlène Guillaume
Tags: dos