On dénombre en France 130 000 fractures du poignet chaque année. L’atteinte au niveau de la partie inférieure du radius est également appelée « fracture de Pouteau Colles » et représente à elle seule 80% de ces fractures.
Le radius se rompt légèrement au-dessus de l’articulation du poignet. Le morceau d’os fracturé peut, dans certains cas, être basculé et déplacé vers l’arrière. On parle alors de fracture déplacée.
Plus rarement, le poignet peut également être fracturé au niveau de la partie inférieure de l’ulna (également appelé cubitus), ou au niveau du scaphoïde (petit os du poignet). Selon le mécanisme de blessure, d’autres os à proximité du poignet peuvent également être touchés.
Après une chute ou un choc violent sur le poignet, les principaux symptômes d’une fracture sont :
La radiographie confirme le diagnostic de fracture.
En cas de doute, nous vous conseillons de consulter l’avis d’un médecin.
Les femmes de plus de 50 ans sont relativement sensibles à ce type de fracture car leurs os ont une densité moins importante (ostéopénie) et sont donc plus fragiles. Ceci semble s’expliquer par des variations hormonales dues à la ménopause.
D’autre part, les sportifs peuvent aussi être sujets à ce type de fracture, notamment si ils n’ont pas suffisamment échauffé leurs poignets et mains.
Enfin, les enfants et adolescents sont régulièrement concernés par ce type de blessure car leurs os, en pleine croissance, sont alors plus fragiles.
La plupart du temps, la fracture est provoquée par une chute sur la main. Le poignet est placé en position d’extension. Ce mécanisme est caractéristique de la fracture de Pouteau Colles.
L’os peut facilement se rompre sur une chute anodine si sa densité est anormalement basse (ostéoporose). C’est relativement fréquent, notamment chez les femmes de plus de 50 ans.
Dans certains sports (snowboard, basketball, handball, skateboard etc), les chutes peuvent être violentes et provoquer une fracture.
Enfin, d’autres types de fractures du poignet peuvent aussi être provoqués par un choc direct sur l’os.
En cas de doute, veillez à limiter tout mouvement du poignet et de la main. Glacez l’articulation dès que possible et maintenez la main en l’air pour limiter le gonflement.
Consultez un médecin qui vous orientera certainement vers une radiographie pour confirmer le diagnostic.
Nous l’avons dit précédemment, en cas de doute, nous vous conseillons de consulter un avis médical.
Si le diagnostic de fracture est confirmé, deux solutions sont envisageables :
Suite à cette période d’immobilisation, vous entrerez dans la phase de rééducation. L’objectif sera alors de retrouver de la force et de la mobilité dans la main et le poignet. Cette phase de rééducation pourra durer plus ou moins longtemps selon l’importance de la fracture.
Il est nécessaire d’opérer lorsque la fracture est déplacée.
Le chirurgien replace les deux fragments d’os dans l’axe et stabilise le tout par un moyen de fixation (vis, plaque, broches). Cette intervention chirurgicale doit être effectuée rapidement car le corps commence à cicatriser dès les premières heures suivant la fracture. Il n’est donc pas souhaitable que cette consolidation osseuse s’effectue entre deux fragments d’os non alignés.
Il s’agit pour la plupart des cas d’une opération simple et courante.
La fracture osseuse peut être simple et non déplacée. Dans ce cas, le trait de fracture est plus ou moins important selon l’intensité du traumatisme.
Si la fracture est déplacée, l’intensité du traumatisme initial et l’importance du déplacement osseux déterminent le degré de gravité de la fracture.
Enfin, plus rarement, la fracture peut être comminutive. L’os s’est rompu en de nombreux morceaux. Ce genre de fracture peut poser davantage de difficultés pour l’opération chirurgicale et pour la rééducation.
En résumé, il n’y a pas qu’un seul type de fracture du poignet. L’intensité du traumatisme initial, l’importance du trait de fracture, du déplacement osseux et la nécessité ou non d’opérer sont autant de facteurs expliquant qu’il est difficile de déterminer avec précision le temps de récupération (reprise du travail ou du sport).
Comme pour tout type de traumatisme, le corps réagit parfois en excès et “bloque” l’articulation : il s’agit d’une algoneurodystrophie, appelé aussi SDRC de type 1 (Syndrome Douloureux Régional Complexe). Dans ce cas, la rééducation est plus longue et il peut subsister quelques raideurs sur le long terme. Ce n’est pas si grave mais vous devrez alors faire preuve de patience.
L’infection peut également constituer une des complications possibles suite à une opération du poignet.
Enfin, l’os peut commencer à cicatriser alors que les deux fragments osseux ne sont pas alignés. Ce phénomène est appelé cal vicieux. C’est pourquoi il est nécessaire de consulter rapidement en cas de doute.
Les délais de cicatrisation sont difficilement évaluables avec précision. Néanmoins, le temps moyen d’immobilisation sous plâtre ou attelle est de 6 semaines. Un contrôle radio sera nécessaire pour évaluer l’avancée de la consolidation.
Selon votre activité professionnelle, le médecin estimera le nombre de semaines d’arrêt de travail.
A la sortie de l’immobilisation, vous entrerez dans la phase de rééducation qui peut durer entre 1 et 3 mois selon les cas.
Les interventions chirurgicales sont réalisées sous anesthésie générale ou loco-régionale. Elles consistent dans un premier temps à réduire la fracture (réalignement des fragments osseux déplacés), puis à assurer une stabilité par des moyens de fixation.
Selon les cas, le chirurgien utilisera des broches ou un système vis-plaques pour assurer ce maintien osseux.
Après une fracture, la phase de rééducation est primordiale pour retrouver un poignet mobile et solide. Bon nombre de patients croient retrouver un poignet « comme neuf » dès la sortie de l’immobilisation. En réalité, l’articulation sera raide, les mouvements seront difficiles. Les doigts, souvent gonflés, manqueront également de souplesse.
Il vous faudra suivre une rééducation sérieuse, à la fois pendant les séances avec le kinésithérapeute, mais également chez vous en pratiquant régulièrement des exercices simples mais importants.
Soyez sérieux et rigoureux dans votre rééducation au risque de conserver, à long terme, raideurs et faiblesses dans la main et le poignet.
Mettez toutes les chances de votre côté pour récupérer au mieux de votre blessure !