L’aponévrosite plantaire (épine calcanéenne)

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1/ Définition

L’aponévrosite, qu’est ce que c’est ?

Il s’agit d’une inflammation de l’aponévrose plantaire. Elle se localise la plupart du temps au niveau de son attache sur l’os du talon (le calcanéum).

La douleur sous le talon qu’elle engendre peut être plus ou moins forte selon les cas. Elle se déclenche le plus souvent à la marche et à la course à pied. Dans les aponévrosites aigües elle peut être présente le matin au réveil.

L’aponévrosite peut également être appelée fasciite plantaire ou talalgie (douleur au talon).

Attention elle peut se confondre avec …

  • Une fracture de fatigue sur le calcanéum.
  • Une entésopathie du tendon d’Achille. Il s’agit dans ce cas d’une inflammation de l’insertion osseuse du tendon d’Achille sur l’arrière et le dessous du calcanéum. A la différence de l’aponévrosite, la douleur se localise non pas sous mais derrière le talon. Elle est typique de la course à pied.
  • Une raideur de l’arrière pied. Par manque d’assouplissement, une articulation peut devenir sensible à l’appui et provoquer des douleurs similaires à celles de la fasciite plantaire.

Qu’est-ce que l’aponévrose plantaire ?

Il s’agit d’une épaisse bande fibreuse qui relie les orteils et l’os du talon qui permet de soutenir l’arche du pied.

On pourrait la comparer à une bande élastique rigide suffisamment solide pour supporter l’ensemble du poids du corps. Elle est quand même aidée dans cette mission par l’ensemble des muscles intrinsèques et extrinsèques du pied.

Selon la forme de votre pied, l’aponévrose sera plus ou moins courte (pied plat/pied creux).

Quels sont les symptômes ?

Dans le cas d’un aponévrosite, la douleur est située sous le talon. Elle se ressent principalement à la marche, à la course à pied et en cas d’aponévrosite aigüe à la station debout prolongée.

  • Elle s’amplifie si vous marchez pieds nus ou avec des chaussures légères (ballerines chez les femmes ou chaussures d’été chez les hommes). Les semelles trop rigides peuvent, elles aussi, accentuer la douleur.
  • Elle diminue si vous portez des chaussures plus confortables comme des chaussures de sport.
  • Enfin, une sensation de gène peut être présente le matin, lors des premiers pas quand l’aponévrose n’est pas encore « échauffée ».

Qui est concerné par cette pathologie ?

Tout le monde peut ressentir un jour ce type de douleur !

Cependant certains facteurs favorisent leur apparition :

  • L’âge. En effet, au delà de 50 ans, la résistance tissulaire de l’aponévrose est de moins bonne qualité.
  • Le surpoids car il augmente les contraintes mécaniques appliquées sur l’aponévrose.
  • La forme des pieds peut aussi avoir de l’importance (pied plat ou pied creux).
  • Les chaussures inconfortables : les talons hauts, les semelles rigides et les ballerines ont tendance à augmenter les contraintes sur le fascia plantaire.
  • La course à pied. En effet, si la dose d’entraînement ne respecte pas une certaine progression, l’étirement répété sur la bandelette plantaire peut fragiliser son point d’insertion osseux.

2/ Explications

Pourquoi la douleur s’installe-t-elle ?

Lorsque vous marchez et a fortiori que vous courez, l’aponévrose subi des contraintes à chaque pas, chaque foulée. Elle se « tend » et tire sur son attache osseuse. Heureusement, le corps humain est conçu pour résister à cela. Il s’adapte en permanence aux contraintes que vous lui imposez.

En revanche, si les forces exercées sont brutalement trop importantes et que l’aponévrose n’y est pas préparée, des microlésions peuvent apparaître. Les fibres atteintes vont alors perdre un peu de leur capacité d’amortisseur et s’inflammer. C’est ainsi que la douleur va se faire ressentir à la course, à la marche ou en restant simplement debout longtemps.

En résumé, les problèmes apparaissent lorsqu’il y a subitement trop de contraintes. Effectivement, sans phase de progression, le corps n’a pas le temps de s’habituer.

Exemples de causes possibles :

  • Excès de sport sans phase de progression (notamment la course à pied)
  • Trop de temps à marcher ou à piétiner
  • Métiers où l’on est debout en permanence (restauration, manutention…)
  • Changement de chaussures
  • Semelles trop rigides

La fasciite plantaire est une pathologie typique du running mais il en existe d’autres  :

  • La périostite tibiale 
  • la tendinopathie d’Achille du coureur 
  • l’entésopathie du tendon d’Achille 
  • le syndrome de l’essui-glace 
  • le syndrome rotulien 

Notre conseil : la course à pied est un sport qui, s’il est mal pratiqué, peut être fortement pourvoyeur de douleurs. Pour ne pas vous blesser, pratiquez-le en augmentant progressivement votre charge d’entraînement.

Que voit-on à la radiographie, à l’IRM ou à l’échographie ?

La radiographie permet d’observer :

  • La présence d’une épine calcanéenne. 
  • La statique du pied (pied plat, pied creux).
  • S’il y a une fracture ou une autre cause possible à vos douleurs.

L’IRM et l’échographie permettent, eux, de voir plus précisément l’aspect de votre aponévrose plantaire. Elle peut être épaissie et hypoéchogène. Ce sont là les signes d’une inflammation et donc d’une souffrance tissulaire (aponévrosite)

Différence avec une épine calcanéenne

L’épine calcanéenne est une calcification de l’attache de l’aponévrose sur l’os du talon.

Contrairement à l’aponévrosite :

  • Elle est donc visible sur une radio
  • Elle n’est pas obligatoirement douloureuse
  • La douleur est généralement ressentie directement sur l’épine

Le diagnostic doit être posé par un médecin. En cas de douleur du pied il est recommandé de le consulter.

Faut-il porter des semelles ?

Les semelles orthopédiques peuvent vous aider lors des premières semaines.

Nous ne conseillons pas de les porter sur le long terme car elles déconditionnent les structures qui maintiennent votre voûte plantaire.

Il est préférable d’effectuer des séances de rééducation posturale et musculaire. Elles permettent de renforcer les muscles intrinsèques du pied de manière adaptée afin de mieux contrôler son positionnement à la marche ou la course.

Le pied est naturellement censé pouvoir marcher sans semelles et sans chaussures.

Que va-t-il se passer si je ne fais rien ?

Sans traitement la gène et la douleur vont s’installer durablement. Vous ne risquez pas de rompre totalement votre aponévrose plantaire mais vous ralentissez sa cicatrisation !

Plus la prise en charge de vos douleurs sera tardive, plus votre rétablissement sera long.

Quand faut-il envisager la chirurgie ?

La chirurgie ne doit être envisagée qu’en tout dernier recours. Elle est très rarement utilisée.

3/ Durée du traitement

Combien de temps ça dure ?

Cette pathologie peut vous embêter longtemps : entre 1 mois et 2 ans pour les cas où le traitement tarde à se mettre en place. Les premiers symptômes sont souvent discrets, les gens ont tendance à les négliger.

N’attendez pas que les douleurs s’installent, plus vite vous commencerez le traitement et plus il sera facile de vous soigner.

La rééducation est un excellent traitement de fond. En parallèle, suivez le programme de remise en contrainte progressive prescrit par votre kinésithérapeute, dans quelques temps la douleur aura disparu !

Dois-je arrêter le sport ? Pendant combien de temps ?

Cela dépend du degré d’atteinte et de la sensibilité du talon. Le sport pratiqué, l’intensité et le type de chaussures utilisées doivent être pris en compte.

  • Durant les premières semaines, vous devez adapter votre pratique sportive pour cicatriser dans de bonnes conditions.
  • Attention, l’arrêt total du sport déconditionne les structures du pied. Nous vous recommandons donc de pratiquer une activité physique moins contraignante pour le pied comme le vélo, le rameur ou la natation.
  • Pour doser au mieux les contraintes appliquées sur le pied, suivez un programme de reprise progressive. C’est la clé pour que vos tissus s’adaptent, se renforcent et pour ne plus avoir mal.

4/ Que faire ?

Quels médicaments peuvent m’aider ?

Des médicaments anti-inflammatoires sont parfois donnés. Ils vont temporairement calmer l’inflammation et la douleur. Cependant, ils ne permettent pas de traiter totalement le problème. D’ailleurs, l’inflammation étant une réaction nécessaire à la cicatrisation, nous conseillons donc de n’y avoir recours qu’en cas de douleurs intenses.

Les  médicaments antalgiques sont précieux car ils vous soulagent sans agir sur le processus inflammatoire. Ils ne constituent pas pour autant un réel traitement curatif.

Les infiltrations de corticoïdes (piqûres avec injection d’anti-inflammatoires directement sur la zone douloureuse) sont utilisées uniquement lorsque la douleur est vraiment insoutenable. Elles permettent alors de poursuivre la rééducation dans de bonnes conditions.

Faut-il faire des ondes de choc ?

Les ondes de chocs constituent un traitement complémentaire à la rééducation active.

Il existe deux types d’ondes de choc :

  • Les ondes de choc radiales : elles sont de type mécanique.
  • Les ondes de choc focales : plus précises, elles sont de type acoustique.

Quel que soit le type d’appareil utilisé, le principe est de stimuler la régénérescence tissulaire locale.

Quel est le secret pour guérir vite d’une aponévrosite plantaire ?

Bon nombre d’aponévrosites plantaires durent longtemps car elles sont négligées au départ. Plus la prise en charge est tardive, plus la pathologie s’installe durablement.

Le traitement consiste à assurer un bon dosage des forces mécaniques appliquées sur l’aponévrose. Il nécessite donc un soin régulier et rigoureux.

Les programmes de rééducation que proposés par les kinés vous permettront d’être correctement guidé et de récupérer dans de bonnes conditions. 

En résumé, pour guérir vous devrez apprendre à être patient, assidu et précis.

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Publié par
Charlène Guillaume
Tags: pied