Une prothèse est un dispositif synthétique que l’on intègre au corps pour remplacer une articulation endommagée par l’arthrose ou un traumatisme.
Les prothèses totales de hanche (PTH) sont composées de deux pièces métalliques. L’une se fixe sur l’os du fémur pour remplacer son col et sa tête, et l’autre sur le cotyle du bassin où s’emboîte la tête.
En cas de fracture du col fémoral, le chirurgien orthopédique oriente fréquemment le patient vers la pose d’une prothèse.
L’arthrose correspond à l’usure du cartilage d’une articulation. Cette usure est naturelle et nécessairement liée à l’âge. Elle peut débuter à 30 ans et s’amplifier avec les années.
Certains facteurs, comme le surpoids et les contraintes mécaniques excessives liées aux activités ou aux traumatismes, peuvent l’accélérer.
En perdant du poids vous pouvez aisément réduire vos douleurs articulaires.
Cela n’est pas si compliqué : en modifiant votre alimentation et en pratiquant une activité sportive régulière vous allez perdre du poids et ainsi améliorer votre qualité de vie.
Contrairement à certaines idées reçues, même avec de l’arthrose, la course à pied n’est pas nécessairement contre indiquée.
Le vélo, la natation ou le fitness sont des activités physiques peu contraignantes et fortement recommandées. Elles permettent de renforcer en douceur vos muscles et votre cartilage articulaire.
Quelle que soit votre activité, l’important est de respecter le principe de progression permettant au cartilage de se renforcer sans être trop agressé.
L’arthrose de hanche, dit aussi « coxarthrose » n’est pas obligatoirement douloureuse.
Certaines personnes ne ressentent aucune gène et présentent pourtant de l’arthrose aux examens complémentaires.
Dans les cas d’arthrose majeure, la pose d’une prothèse améliore considérablement la qualité de vie.
Les suites opératoires sont statistiquement bien meilleures chez les patients non fumeur. En effet, le tabac réduit la vascularisation des muscles et des structures articulaires, notamment du cartilage.
En fumant vous accélérez donc potentiellement l’usure de votre cartilage et rendez la rééducation des muscles péri-articulaires plus difficile.
Cela doit être pris en considération au moment de l’opération.
Cela dépend de l’utilisation que vous en faites et des contraintes que vous lui imposez.
Cependant, en moyenne, une PTH a une durée de vie comprise entre 15 et 25 ans.
Pour limiter son usure, surveillez votre poids, pratiquez une activité physique régulière et respectez les consignes préconisées par votre chirurgien.
Il existe deux cas de figure :
La voie d’abord de votre opération dépend du contexte et de la préférence du chirurgien. Il en existe plusieurs, voici les principales :
Lorsque le chirurgien sectionne des fibres musculaires ou tendineuses lors d’une opération, les muscles concernés peinent parfois à récupérer leur capacité contractile et leur force. On parle alors de sidération musculaire.
L’inhibition musculaire est temporaire. Elle s’estompe puis disparaît progressivement grâce aux exercices de stimulation et de renforcement musculaire pratiqués en rééducation.
L’électrostimulation peut aussi être un outil intéressant dans les premiers temps. Parlez-en avec votre professionnel de santé.
Lors de l’opération, le chirurgien sectionne des portions d’os et de muscles.
Ceci explique la présence d’un gonflement (œdème) et d’un hématome autour de la hanche.
Pour aider vos jambes à dégonfler et pour lutter contre les risques de phlébites (du mollet) vous devrez porter des bas de contention.
Lorsque la cicatrice sera refermée, vous pourrez également travailler en balnéothérapie car c’est un excellent moyen de drainer la jambe et de renforcer les muscles.
Le flexum de hanche est un enraidissement de l’articulation coxo-fémorale en flexion.
Après la pose d’une PTH il est important de le traiter car il représente une source de boiterie et de douleur.
Pour lutter contre ce manque de souplesse, il est recommandé de ne pas rester trop longtemps assis et d’étirer régulièrement la cuisse et le psoas en pratiquant les exercices prescrits par votre kinésithérapeute.
Certains mouvements sont effectivement susceptibles de luxer la hanche.
Néanmoins, les luxations de prothèses sont de plus en plus rares. Elles surviennent le plus souvent lors des 3 premiers mois post-opératoires car le système musculaire n’est pas suffisamment tonique.
En suivant une rééducation active et en respectant les consignes de bonne conduite, tout se déroulera pour le mieux ! Le risque de luxation reste très limité, ne soyez pas trop inquiet à ce sujet.
Selon la voie d’abord choisie par le chirurgien, les mouvements à éviter peuvent différer. Voici, les principales recommandations à respecter :
D’une manière générale, ces indications sont à respecter, en particulier pendant les 3 premiers mois suivant l’opération. Passé cette période, vous pourrez reprendre progressivement vos habitudes en prenant soin de ne pas exagérer. Evitez les gestes brutaux et les mouvements de pivot rapide. Faites preuve de bon sens afin d’éviter tout incident en gardant à l’esprit que les luxations restent malgré tout relativement rares.
La rééducation d’une prothèse de hanche dure entre 2 et 6 mois selon le contexte (hygiène de vie, antécédents, etc.), votre condition physique et les suites opératoires.
Elle est particulièrement active. L’objectif de la rééducation est :
Le délai d’immobilisation après la pose d’une prothèse de hanche est assez faible.
Vous serez capables de vous asseoir dès le lendemain de l’opération. Le lever vous semblera encore difficile, vous aurez besoin d’aide.
La première marche s’effectue généralement le 2ème jour.
Un kinésithérapeute vous apprendra à vous lever correctement et à marcher avec vos béquilles.
Selon la voie d’abord chirurgicale, une perte de sensibilité peut être observée sur une zone cutanée.
Ceci s’explique par une section de ramification nerveuse périphérique pendant l’opération et ne constitue pas un problème fonctionnel majeur.
La sensibilité revient généralement dans les mois suivants.
La kinésithérapie n’est pas toujours prescrite après cette opération. Ceci est regrettable car elle nous semble vivement recommandée.
Elle permet, par le biais d’exercices, d’étirements, de mobilisations, de supprimer votre boiterie de hanche, de renforcer vos muscles de la cuisse afin de reprendre vos activités en toute sécurité.
Certaines personnes conservent des raideurs importantes car on ne leur a pas proposé de suivre une rééducation suffisante. La récupération d’une bonne mobilité et d’une stabilité articulaire optimum est pourtant essentielle.
La reprise de la conduite s’effectue en général entre 6 et 10 semaines après l’opération.
La cicatrice évolue pendant une année. Nous vous conseillons de la protéger et de la masser régulièrement.
Surveillez régulièrement la cicatrisation cutanée. Attendez que les fils soient retirés et que la peau soit complètement refermée pour la mettre sous l’eau.
Massez régulièrement les berges de la cicatrice pour supprimer les adhérences et retrouver une bonne élasticité cutanée. Certaines crèmes sont efficaces (cicalfat). Parlez-en à votre médecin ou à votre kinésithérapeute.
Enfin, protégez la cicatrice du soleil pendant 1 an.
Vous pourrez remarcher dès le lendemain de l’opération. Cependant, les premiers jours, la jambe vous semblera faible du fait de la douleur. Par conséquent, il est recommandé de marcher avec 2 cannes.
En moyenne, après 2 à 6 semaines de rééducation, les patients renforcent suffisamment leurs muscles fessiers pour pouvoir se déplacer avec une seule canne. Le délai dépendra de votre condition physique, de vos douleurs et du tonus musculaire.
Certains patients parviennent à remarcher sans canne dès la 3e semaine post-opératoire. D’autres auront besoin de plus de temps (6 à 10 semaines). Le kinésithérapeute vous guidera pas à pas pour atteindre cet objectif.
Notre conseil : Ne brûlez pas les étapes. Avant d’enlever une canne vous devez d’abord entraîner votre hanche à supporter de plus en plus de poids sans difficulté. Les exercices de transfert d’appui sont d’excellents moyens pour y parvenir. Nous recommandons généralement de passer à une seule canne lorsque vous supportez un appui de plus de 60% de votre poids du corps, sans douleur, et durant plus de 30 secondes.
Les compensations se mettent en place automatiquement pour pallier le manque de force des muscles moyen fessier et pelvi-trochantériens. La boiterie indique que les muscles de votre hanche opérée ne supportent pas la charge d’appui demandée.
Il existe deux types de boiteries :
Pour retrouver une marche normale et équilibrée, il est recommandé de suivre une rééducation avec un kinésithérapeute. Vous suivrez ainsi un programme d’exercices d’assouplissement, de renforcement et d’équilibre.
Notre conseil : Corrigez votre boiterie le plus rapidement possible car le cerveau risque d’enregistrer ce schéma de marche comme étant normal. Il sera donc plus difficile de s’en séparer par la suite.
Le sport n’est pas contre indiqué après la pose d’une prothèse de hanche, bien au contraire. Cependant, certains sports sont plus contraignants que d’autres et peuvent accélérer l’usure de votre prothèse.
En cas de surcharge pondérale, privilégiez les sports comme le vélo, la natation, l’aquagym. Marchez de manière régulière en augmentant progressivement les distances parcourues. La marche est un excellent moyen de vous rééduquer !
Concernant la course à pied, vous devrez passer par une phase de réathlétisation. Ce travail s’effectue avec votre kinésithérapeute. En suivant les bons conseils, rien ne doit, a priori, vous empêcher de reprendre le running.
La pratique du ski est autorisée à condition de rester prudent et de se préparer correctement en amont.
Il est possible de reprendre :
Après une chirurgie articulaire, une partie des capteurs de position et d’équilibre présents dans les muscles et les ligaments sont perturbés.
Cela affecte vos sensations et crée une appréhension tout à fait normale. Pour retrouver votre équilibre, vous devrez réaliser des exercices spécifiques de proprioception et de déstabilisation avec votre kinésithérapeute.
Grâce à cela, vous récupérerez davantage de confiance en vos appuis, de contrôle moteur dans votre hanche et de réflexes d’équilibration.