Le genou possède 4 ligaments principaux : deux ligaments latéraux, et deux ligaments centraux qui se « croisent » et que l’on nomme les ligaments croisés.
Nous avons, pour chaque genou, un ligament croisé antérieur (LCA) et un ligament croisé postérieur (LCP).
Dans la grande majorité des cas, c’est le ligament croisé antérieur qui se rompt.
Un mouvement de torsion mal contrôlé ou d’extension excessive du genou peut provoquer une rupture de ligament croisé. Il s’agit donc d’un traumatisme. Il s’accompagne parfois d’un craquement.
La rupture intervient lorsque les muscles autour du genou ne sont pas suffisamment toniques et vigilants au moment de la blessure.
Voici les trois situations provoquant la rupture du ligament croisé antérieur :
Il n’est pas rare de constater des ruptures sur des chutes anodines et non violentes.
Suite à ce mouvement traumatique, le genou s’inflamme. Ceci est tout à fait normal, il s’agit là d’un processus physiologique naturel qui participe à la cicatrisation.
La douleur est souvent vive et instantanée. Elle oriente généralement la personne vers un avis médical et des examens complémentaires. Cependant, elle peut parfois être plus modérée, le médecin n’est donc pas toujours consulté.
On retrouve donc, le plus souvent, les symptômes classiques de l’inflammation :
Une fois la phase inflammatoire terminée, d’autres symptômes apparaissent comme la sensation d’instabilité. Le genou paraîtra notamment particulièrement instable lors des activités sportives.
En cas de doute, consultez un médecin compétent qui saura vous orienter vers la bonne conduite à tenir.
Le ligament ne se rompt pas toujours complètement. Il arrive que seules certaines fibres soient lésées. On parle alors de rupture partielle.
Dans ce cas, le LCA se retrouve quand même fortement fragilisé et pourrait se rompre totalement au cours d’un traumatisme futur.
Une rééducation spécifique est nécessaire pour améliorer vos capacités musculaires. Le genou est moins bien stabilisé par les ligaments, il doit donc être mieux maintenu par les muscles !
La radiographie montre l’état des os et du cartilage. Elle permet de savoir s’il y a, ou non, une fracture osseuse associée.
L’IRM ou le scanner sont utilisés pour observer l’état des ligaments (ligaments croisés ou ligaments latéraux) et les ménisques.
Une fois le diagnostic posé, il faut répondre aux questions suivantes :
Pour y répondre, les tests du GNRB, KT1000 ou Telos sont de plus en plus utilisés. Ils mesurent avec précision le degré de laxité du genou (laxité du tibia par rapport au fémur) et indiquent s’il est nécessaire ou non d’opérer.
1/ Les ménisques
Le ménisque interne est plus souvent atteint que le ménisque externe. Lors de l’opération du ligament croisé, le chirurgien peut alors intervenir sur le ménisque lésé.
2/ Les ligaments collatéraux
Le ligament latéral interne (plus fréquent) ou externe peut également être touché (entorse). Les cas de ruptures totales de ces ligaments sont extrêmement rares.
3/ Le cartilage
Lors du traumatisme, le cartilage est parfois impacté fortement ce qui peut provoquer des lésions (craquelure, légères fissures…)
Le principe de l’opération chirurgicale est de remplacer le ligament croisé rompu par un tendon.
Plusieurs techniques chirurgicales peuvent être envisagées :
Le DIDT et le DT4 sont les techniques les plus pratiquées actuellement. Elles utilisent les tendons des muscles ischio-jambiers.
Les opérations sont, la plupart du temps, effectuées sous arthroscopie. Le chirurgien réalise de petites ouvertures à travers lesquelles il glisse une caméra et des outils lui permettant d’opérer. Les cicatrices sont discrètes et les suites opératoires simplifiées.
L’acte chirurgical dure moins d’une heure et se fait sous anesthésie locale ou générale. Il s’agit d’une opération courante. Le retour au domicile est envisageable le jour même ou bien le lendemain.
Après l’opération, le genou reste douloureux pendant 1 à 2 semaines. Vous marcherez avec des cannes et une attelle pendant 2 à 3 semaines.
Lorsqu’un genou instable est fortement sollicité (sports de pivot), il risque de s’user prématurément (arthrose du cartilage et dégradation des ménisques).
De temps à autre, sur un faux mouvement, une dislocation (subluxation) peut être ressentie.
Sur le long terme, ces instabilités peuvent engendrer une dégradation générale du cartilage et des structures péri-articulaires.
Après une opération ou un traitement fonctionnel (rééducation) bien mené, le genou ne devrait pas souffrir d’instabilité.
Cela réduit donc considérablement le risque d’usure prématurée du genou sur le long terme.
Cette insensibilité inquiète souvent les patients mais n’est pas du tout gênante à terme. Celle-ci est causé par la section de petites terminaisons nerveuses lors de l’opération. La sensibilité revient le plus souvent avec le temps.
Ces signes sont tout à fait classiques après une opération du genou. Le temps et le travail rééducatif permettent de retrouver une articulation stable et parfaitement mobile.
Pendant l’opération, des saignements peuvent en effet se propager autour de l’articulation et descendre le long de la jambe. Selon leur importance, l’hématome va mettre une à quatre semaines pour disparaître totalement.
Ces complications sont tout à fait classiques et sans gravité.
Certaines complications nécessitent une visite médicale en urgence :
Notre conseil : Surveillez attentivement les signes cliniques suivants pendant les 10 premiers jours
après l’opération :
Fort heureusement ces cas sont rares mais doivent être connus avant une opération. En cas de doute, n’hésitez pas à appeler un médecin.
Le chirurgien remplace votre ligament rompu par un tendon solide.
Juste après l’opération, ce néo-ligament n’est pas innervé (il n’envoie pas ou peu d’informations sensitives), et pas vascularisé (absence de réseau sanguin artères-veines). L’organisme va lentement l’assimiler comme faisant partie intégrante du corps. Il va progressivement l’innerver et le vasculariser.
Au total, sa transformation complète prend près de 3 ans. Sa structure présente alors une solidité supérieure à l’ancien ligament !
Vous retrouverez donc un genou solide mais le processus de récupération total prend du temps.
Heureusement, vous n’êtes pas obligé d’attendre 3 ans pour reprendre vos activités sportives ! Au lendemain de l’opération, le ligament est tout de même très résistant.
Cette résistance diminue pendant les trois premiers mois post-opératoire. Période pendant laquelle vous devez donc rester vigilant et attentif. Une mauvaise chute pourrait affecter votre transplant.
Une fois ce délais passée, la résistance mécanique du ligament augmente progressivement. Vous devez quand même suivre une rééducation sérieusement pour reprendre le sport dans de bonnes conditions.
On considère que le ligament est suffisamment solide un an après l’opération pour pouvoir reprendre le sport en compétition.
Sur le plus long terme, si vous avez suivi rigoureusement votre rééducation, vous ne penserez plus à votre genou et vous pourrez pratiquer vos activités sportives comme avant.
Il n’y a pas d’urgence à opérer un ligament croisé. Il est tout à fait envisageable d’attendre plusieurs mois ou plusieurs années. Les sportifs professionnels se font opérer sans attendre car ils veulent reprendre la compétition le plus rapidement possible. Cependant, si vous n’êtes pas sportif de haut niveau, il est préférable d’attendre que le genou dégonfle et que l’inflammation diminue.
Aborder l’opération avec un genou gonflé, douloureux, qui manque de mobilité et de force rend les suites post-opératoires plus difficiles.
Si vous pratiquez un sport de pivot (ski, tennis, football, basket, handball etc), l’opération est vivement conseillée.
Si vous pratiquez un sport tel que le vélo ou la natation, votre genou sera moins sollicité en rotation. Le risque d’instabilité est donc moins élevé. Un traitement fonctionnel (rééducation sans opération chirurgicale) peut suffire.
Chez certaines personnes, une rupture de ligament croisé n’engendre que très peu d’instabilité car le genou reste bien maintenu par d’autres structures anatomiques. Pour eux, l’opération peut être remise en cause.
Le test GNRB permet de quantifier cette instabilité.
Un genou instable va s’user plus rapidement au fil des années. C’est pourquoi l’opération est vivement conseillée chez un sujet de moins de 30 ans. Après 50 ans, la décision d’opérer est moins systématique.
Si le ménisque est lésé en plus de la rupture du ligament croisé, alors l’opération est plus vivement conseillée. En fonction du type de lésion, il peut être intéressant de ne pas trop attendre pour opérer.
En résumé, chacun de ces quatre paramètres doivent être pris en compte pour décider ou non de se faire opérer. N’hésitez pas à consulter plusieurs avis de spécialistes pour prendre une décision. Encore une fois, pas de précipitation !