Une tendinite est une inflammation d’un tendon. Dans le cas de l’épaule, l’inflammation atteint le plus souvent le tendon : des muscles de la coiffe (muscles profond), ou du long biceps.
La douleur est ressentie au pourtour de l’épaule et déclenchée par certains mouvements du bras. La localisation n’est pas toujours évidente à définir car peu précise. Parfois, la douleur va apparaître subitement, comme un coup de poignard dans l’épaule, sur un geste anodin : enfiler une veste, attraper un objet en hauteur, secouer une nappe, lancer une balle etc.
Cette douleur ou simple gêne est en réalité, le plus souvent, provoquée par un dysfonctionnement de l’articulation de l’épaule. En d’autres termes, l’épaule ne bouge pas correctement. Schématiquement, on pourrait dire qu’elle est “désaxée” lors du mouvement ce qui provoque douleurs, sensations désagréables et lourdeur du bras.
Sans rééducation, cela peut engendrer un frottement répété provoquant ainsi une inflammation des tendons de l’épaule (tendinite).
C’est donc, dans la plupart des cas, le dysfonctionnement mécanique de l’épaule qui crée la tendinite et la gêne ou la douleur.
Plus rarement, la douleur peut être omniprésente au moindre mouvement, ou même sans bouger. Vos mouvements d’épaule sont quasi impossibles et l’articulation est très douloureuse. On parle alors d’épaule inflammatoire. L’inflammation est alors majeure.
Il peut s’agir d’une algoneurodystrophie, aussi appelée syndrome de l’épaule gelée ou capsulite rétractile. Ce cas particulier n’est pas abordé dans ce dossier.
La plupart du temps, la douleur est décrite en avant de l’articulation de l’épaule mais elle peut aussi bien se situer sur le côté, au-dessus ou en arrière.
Elle peut aussi avoir tendance à descendre plus bas dans le bras. On parle alors d’irradiations. Le message douloureux se propage simplement le long des nerfs et autres structures anatomiques.
Mouvements
La douleur est souvent ressentie sur certains gestes bien précis. En voici quelques exemples :
Douleurs la nuit
Lorsque vous dormez, tourné sur le côté, votre épaule peut également être douloureuse et vous réveiller la nuit.
Tout le monde peut être touché par cette pathologie : hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes, sportifs ou moins sportifs.
En revanche, les éléments suivants semblent favoriser les dysfonctionnements d’épaule :
Les gestes répétés
Si vous répétez des mouvements contraignants pour l’épaule et que votre gestuelle est mauvaise, vous risquez d’irriter votre articulation. Certains muscles profonds vont alors moins bien participer au mouvement et laisser progressivement place à de mauvaises compensations.
Cependant, c’est la répétition d’un mouvement incorrect qui provoque les dysfonctionnements.
Ces gestes répétés peuvent être : des gestes sportifs (tennis, crawl en natation, handball, baseball, volley, javelot etc), des gestes de force (musculation des pectoraux, pompes, tractions), des gestes en hauteur (peindre un plafond par exemple).
Un choc sur l’épaule ou une chute
Ce genre de traumatisme peut parfois être à l’origine d’un dysfonctionnement mécanique de l’épaule qui perdure dans le temps.
Une mauvaise posture
Les personnes ayant les épaules enroulées ont statistiquement plus de chance de développer, un jour, des douleurs d’épaule. Cela peut alors provenir d’un dysfonctionnement mécanique cervical, de l’épaule ou des deux. Un travail proprioceptif et de renforcement des muscles érecteurs du rachis est souvent indiqué.
Les radiographies montrent les os et le cartilage. On y voit donc l’état général de l’articulation. Elles permettent de déterminer, s’il y en a, l’état d’avancement de l’arthrose (usure du cartilage).
L’IRM et l’échographie montrent l’état des tendons et des autres structures « molles » (ligaments, capsule, labrum, bourse synoviale…). On y voit aussi les signes d’inflammation de l’articulation. Ces examens permettent donc de déterminer l’usure des tendons et d’objectiver le degré d’inflammation de l’épaule.
Ces examens donnent une image fixe (statique) de l’épaule mais ne permettent pas d’observer les dysfonctionnements mécaniques de l’épaule de façon précise. Ils ne montrent pas comment l’épaule se comporte pendant le mouvement.
De nombreuses études semblent s’accorder pour dire qu’il n’y a pas de correspondance systématique entre une épaule usée (cartilage et/tendons) et une douleur réelle.
Par exemple, une personne présentant des douleurs peut tout à fait avoir une épaule en bon état (os, cartilage, tendons normaux). On ne voit alors aucune anomalie majeure sur les radios, IRM, échographie.
A l’inverse, une personne ayant une épaule usée (usure du cartilage et des tendons visibles à la radio, IRM et échographie) ne ressent pas nécessairement de douleurs. C’est d’ailleurs souvent le cas ! De nombreux adultes présentent des anomalies aux examens d’imagerie médicale mais ne ressentent pas de gêne fonctionnelle particulière.
En résumé, on a pendant longtemps associé résultats d’imagerie (radios, IRM, échographie) avec la douleur ressentie par le patient. Or il semblerait que la correspondance entre les deux ne soit pas si évidente. Les articulations de notre corps sont conçues pour être sollicitées et usées ! Elles le tolèrent d’ailleurs plutôt bien.
Dans la grande majorité des cas, c’est le dysfonctionnement mécanique qui provoque la douleur et non l’état de l’articulation et des tendons.
Pour conclure, ces examens ont toute leur importance mais il faut savoir les nuancer : sauf cas majeur, une articulation usée n’est pas condamnée à rester douloureuse.
Sans traitement particulier, la douleur peut quelquefois disparaître spontanément. A force de bouger, l’épaule retrouve alors naturellement un mouvement correct. Attention tout de même aux récidives, car la cause du problème n’a pas été identifiée.
Cependant, le plus souvent, si aucune rééducation n’est menée pour identifier et traiter la cause des douleurs, les dysfonctionnements perdurent et s’amplifient. Dans ce cas, les frottements répétés provoquent, à la longue, une réelle usure des structures de l’épaule (bursite puis tendinite) .
Il n’est pas conseillé de forcer sur une articulation qui souffre (mouvement incorrect).
Nous conseillons d’éviter, de manière générale, tout mouvement douloureux. Soignez votre épaule avec des exercices de rééducation spécifique puis reprenez progressivement.
En revanche, vous pouvez dans un premier temps remplacer cette pratique sportive habituelle par un autre sport moins contraignant pour l’épaule !
Une infiltration consiste à injecter un produit dans l’articulation.
On distingue 2 types d’infiltration :
Elles permettent de rendre l’articulation plus « fluide », comme si l’on injectait un supplément d’huile, de lubrifiant.
Elles permettent de diminuer la douleur et/ou l’inflammation.
Quelle que soit le type d’infiltration, elle ne règle pas directement le problème de décentrage, de dysfonctionnement mécanique du mouvement. Elle peut cependant représenter une aide précieuse à la récupération en calmant la douleur.
Les infiltrations sont recommandées dans les cas d’atteinte majeure : épaule douloureuse au moindre mouvement, douleur quasi permanente.
Les anti-inflammatoires et les antalgiques ne présentent que peu d’intérêt pour des atteintes mineures. En effet, ils diminuent la douleur mais n’en traitent pas la cause.
Ils peuvent cependant aider dans les cas d’inflammation généralisée de l’épaule en calmant la douleur.
La rééducation est le traitement de choix pour régler ce type de problème d’épaule. L’objectif du traitement est de faire en sorte que l’articulation bouge à nouveau correctement. Ainsi, vous diminuerez les frottements sur les tendons et autres structures péri-articulaires.
Pour cela, le kinésithérapeute utilise des mobilisations passives spécifiques, des exercices de renforcements précis, des mobilisations actives précises et guidées, des étirements musculaires et articulaires.
Il vous proposera un programme de mouvements à effectuer chez vous en complément des séances.
Ne désespérez pas, une rééducation bien menée donne généralement d’excellents résultats !