Elongation, claquage ou encore rupture musculaire sont tous, par définition, des lésions musculo-aponévrotiques (LMA). Elles correspondent à une rupture des fibres musculaires suite à une contraction soudaine et trop importante du muscle. Celui-ci se déchire à un endroit, comme un os pourrait se fracturer.
Il existe aujourd’hui une classification précise de ces différents stades de lésions (stade 0 à 4).
Stade 0
Il est défini par l’atteinte réversible de fibres musculaires.
Les symptômes sont alors caractérisés par une douleur modérée, une contracture musculaire, une diminution de la force.
La récupération est complète en quelques heures.
Stade I
Il est défini par l’atteinte irréversible de quelques fibres musculaires et du tissu conjonctif de soutien.
Les symptômes sont plus marqués qu’en stade 0.
La régénération des fibres musculaires assure une récupération totale en quelques jours.
Reprise du sport : entre le 7ème et 15ème jour, dès que la symptomatologie a disparu.
Stade II
Il est défini par l’atteinte irréversible d’un contingent réduit de fibres musculaires et par l’atteinte modérée du tissu conjonctif sans désorganisation exagérée. Il ne présente pas d’hématome visible à l’échographie.
La douleur est vive, survient au cours du geste sportif mais n’impose pas l’arrêt de l’effort en cours. Le retentissement fonctionnel varie avec la localisation de la lésion.
L’évolution est rapidement favorable. Une cicatrisation de bonne qualité peut être obtenue.
Reprise du sport : il faut compter 10 à 21 jours de repos relatif (sollicitations sub maximales autorisées : footing…). Le sprint et les sauts seront autorisés à partir de la 3ème semaine.
Stade III
Il est défini par l’atteinte de nombreuses fibres musculaires, par une désorganisation du tissu conjonctif et par la formation d’un hématome intra musculaire local.
La douleur est aiguë et survient au cours d’un effort physique. Son intensité est telle qu’elle impose l’arrêt immédiat de l’activité sportive.
L’évolution est longue mais la durée est variable (6 à 12 semaines). Elle dépend de l’importance des lésions anatomiques initiales : nombre de fibres, volume de l’hématome, état de l’aponévrose.
Elle dépend également de la qualité du traitement depuis la phase initiale jusqu’à la phase de réadaptation.
Stade IV
Il est défini par la rupture partielle ou totale du muscle, par l’atteinte massive du tissu conjonctif et par la formation d’hématome volumineux et diffus.
La douleur est aiguë et survient au cours d’un effort physique. Son intensité est telle qu’elle impose l’arrêt immédiat de l’activité sportive.
L’impotence fonctionnelle est totale (incapacité à marcher, courir, monter et descendre correctement les escaliers).
L’évolution n’est pas aussi mauvaise qu’on pourrait le craindre. Le traitement peut être chirurgical (suture) ou conservateur. La reprise de l’activité physique est estimée entre le 3ème et le 6ème mois.
Les symptômes d’une lésion musculaire sont assez atypiques :
Tout comme un os, un muscle peut se « rompre » à un endroit précis.
La lésion se situe la plupart du temps sur une zone de faiblesse du muscle.
La blessure se produit lors d’une contraction brutale associée à un mouvement d’étirement rapide. Ceci est important pour bien comprendre le mécanisme d’une lésion musculaire.
Par exemple, si vous sprintez et ressentez une vive douleur dans le muscle au moment précis où vous prenez appui au sol, il s’agit vraisemblablement d’une lésion musculaire.
Anatomiquement, on retrouve une perte de continuité (déchirure) entre les fibres contractiles et le tissu conjonctif de soutien du muscle.
Une courbature est ressentie après l’effort (entre 12 et 48h). La douleur est diffuse et s’estompe spontanément en quelques jours (1 à 5 jours).
Une crampe peut quant à elle survenir au repos ou lors d’une activité physique. Elle apparaît soudainement et disparaît après l’étirement du muscle concerné. Les douleurs ne persistent pas après la crampe.
Enfin, la lésion musculaire est plus localisée (point précis). Contrairement à la crampe, la douleur augmente sous l’effet de l’étirement.
Quoi qu’il en soit, la confirmation de la lésion doit être objectivée par une échographie et un bilan clinique.
Les médecins du sport et les kinésithérapeutes sont les spécialistes référents pour ce type de pathologies. Ils établiront ensemble le diagnostic et le protocole de soin.
Grâce à l’échauffement, vous augmentez la vascularisation des muscles, retrouvez tout leur potentiel d’élasticité et optimisez la rapidité d’exécution du système nerveux (commande motrice).
L’étirement passif prolongé du muscle est quant à lui contre-indiqué juste avant la pratique d’un sport. En effet, d’après les récentes études, ils diminuent la sensibilité des capteurs sensitifs à l’étirement (fuseau neuro-musculaire), ils gênent la coordination neuro-motrice et diminuent le phénomène d’apport sanguin (vascularisation du muscle).
Retenez que l’échauffement du muscle est extrêmement important pour limiter le risque de lésions, en particulier par temps froid. Votre organisme doit monter progressivement en température avant d’effectuer toute contraction musculaire brutale (sprint, accélération…).
Pour confirmer le diagnostic d’une lésion musculaire, l’échographie est l’examen le plus approprié.
La radiographie montre uniquement l’état des os et du cartilage.
Les délais de cicatrisation sont très variables selon l’importance et la localisation de la lésion.
Comptez 1 semaine dans le cas d’une blessure légère et localisée.
5 à 6 mois seront nécessaires pour une blessure importante et étendue.
Chaque cas est particulier. Ne vous focalisez pas sur le délai de reprise du sport. Votre médecin ou kinésithérapeute ne pourra vous donner qu’un ordre d’idée théorique.
Soyez patients et ne reprenez pas trop rapidement votre activité au risque de vous blesser à nouveau ! En suivant une rééducation sérieusement, vous accélérerez votre rétablissement et reprendrez plus rapidement vos activités sportives.
La rééducation est vivement conseillée après une lésion musculaire car elle permet d’éviter les récidives et les douleurs chroniques.
En effet, il est fréquent de rencontrer en consultation des patients ressentant des douleurs musculaires résiduelles pendant le sport. D’autres ont subi plusieurs épisodes de lésions musculaires successifs sur le même muscle, au même endroit. Ils ont vraisemblablement conservé une zone de fragilité après une première blessure mal soignée.
La négligence de traitement suite à une LMA ancienne est une des causes majeure de récidive.
Si la rééducation a été correctement menée et que votre reprise du sport a été progressive, il n’y a pas de raison de conserver une quelconque fragilité musculaire. Vous devez tout mettre en œuvre pour aider votre muscle à retrouver ses capacités antérieures.
1- Laisser son muscle au repos est bénéfique
Le repos total n’est pas conseillé. Au contraire, la remise en route précoce du muscle (mobilisation, étirement doux, contraction légère) favorise sa cicatrisation.
La sollicitation doit donc être modérée et progressive pendant la période de rétablissement. On parle alors de repos relatif.
2- Il faut attendre 3 semaines avant de commencer la rééducation
Si vous laissez votre muscle cicatriser sans rééducation spécifique, la cicatrisation se fera de façon anarchique. Le muscle va conserver des « nœuds » en profondeur (hématome enkysté, cicatrice adhérente, tissu conjonctif dense…). Ils constitueront de futures zones de fragilité.
Les conséquences ? Douleurs résiduelles, récidives, diminution de force musculaire disponible et d’élasticité …
La cicatrisation du muscle débute tout de suite. Il faut donc commencer à orienter cette cicatrisation dès les premiers jours suivants la blessure. Il n’y a pas de temps à perdre.
3- Une fois le délai de cicatrisation passé, le muscle est capable de reprendre l’activité sportive au même niveau qu’avant
Après une blessure, le muscle s’affaiblit et nécessite un temps de récupération. Ne pensez pas que vous pourrez tout de suite reprendre le sport à votre niveau antérieur.
Cette reprise devra être dosée et progressive. Votre kinésithérapeute pourra vous accompagner durant cette phase de réathlétisation et vous permettre de retrouver votre meilleur niveau sans risque de récidive.
Les ondes de choc peuvent également constituer, en rééducation, un bon complément de traitement.
Qu’elles soient mécaniques (ondes de choc radiales) ou acoustiques (ondes de choc focales), le principe est de stimuler l’activité cellulaire locale et la micro-vascularisation.
Néanmoins, leur intensité doit rester tolérable par le patient.
Dans le cas d’une LMA, le processus de cicatrisation musculaire est ainsi optimisé.
L’utilisation des bandes de taping est de plus en plus populaire. Ils constituent un accompagnement pendant la phase de réathlétisation en apportant un rappel sensitif supplémentaire limitant l’intensité des contraintes musculaires.