Littéralement, une « tendinite » correspond à une inflammation du tendon. Ici, c’est le tendon du muscle triceps sural (principal muscle du mollet) qui est touché. Il est également appelé tendon d’Achille.
Pour être précis, on ne devrait pas parler de « tendinite » mais de « tendinopathie » car il ne s’agit pas d’un problème inflammatoire isolé mais d’un dysfonctionnement structurel du tendon d’Achille lui-même générateur de l’inflammation.
Dans le cas d’un tendon d’Achille sain, les fibres musculaires sont orientées de manière à répondre aux contraintes imposées au muscle. Le tendon est alors souple et élastique.
Les fibres du tendon pathologique sont, quant à elles, réorganisées pour permettre la cicatrisation. Seulement cette consolidation fibreuse est cette fois-ci anarchique et ne respecte pas la modélisation de base. On ressent même parfois une boule dure et sensible à leur palpation appelée “nodule”. Le tendon d’Achille est alors épaissi et perd de son élasticité.
De manière générale, plus un tendon est épaissi, douloureux et raide, plus la récupération risque d’être longue.
Le symptôme majeur d’une tendinopathie Achilléenne reste la douleur. Celle-ci est souvent caractéristique :
D’autres symptômes existent mais sont plus subtils comme la raideur du muscle, le gonflement local du tendon d’Achille ou des tissus adipeux, la présence de nodules, etc.
On distingue trois types de lésions :
Statistiquement, les personnes de plus de 50 ans sont davantage touchées.
On retrouve souvent cette pathologie chez les coureurs. Cela fait souvent suite à une mauvaise gestion de leur dose d’entrainement. C’est une des pathologies typiques du running avec :
Enfin, certaines chaussures peuvent la provoquer par effet de frottement ou à cause de la hauteur du talon. Par exemple, les femmes qui portent régulièrement des talons hauts ont tendance à raccourcir leur tendon d’Achille et à lui faire perdre à terme une partie de sa souplesse. Cela peut fragiliser le tendon et favoriser l’apparition de douleur.
Notre conseil : Il n’est pas conseillé de porter des talons quotidiennement. N’hésitez pas à changer de types de chaussures. Toutefois, si votre travail vous oblige à porter des talons tous les jours, marchez pieds nus lorsque vous êtes chez vous et portez des chaussures plates le week-end.
Un tendon devient douloureux lorsque les contraintes mécaniques qui lui sont imposées sont soudainement trop importantes par rapport à celles qu’il a l’habitude de subir. Lors de la course, les chocs, les vibrations et la répétition d’étirements-contractions musculaires rapides peuvent fragiliser le tendon. Si celui-ci n’est pas habitué à cette intensité de contraintes, il se détériore et devient douloureux. C’est pourquoi il est si important d’être progressif dans la planification des entrainements.
Nous savons que la qualité des tendons diminue avec l’âge. Cependant, cela ne doit pas vous limiter dans votre pratique sportive. D’ailleurs, retenez que faire du sport régulièrement, de manière raisonnable permet de conserver une bonne qualité tendineuse. Si une blessure survient malgré tout, ne vous inquiétez pas, une rééducation rigoureuse et bien menée vous permettra de retrouver un tendon fonctionnel et indolore.
La radiographie ne permet pas d’observer la structure même du tendon d’Achille (organisation des fibres). Elle permet néanmoins d’objectiver la présence éventuelle d’une calcification.
L’IRM montre, quant à elle, la présence d’une désorganisation des fibres tendineuses (nodule) et d’en donner les mesures.
L’échographie est généralement préférée car moins chère et plus facile d’accès. Tout comme l’IRM, elle permet d’observer la qualité de structure et d’organisation des fibres tendineuses.
Lorsque vous commencez à ressentir des douleurs, il peut être intéressant de porter des chaussures de sport confortables avec une légère surélévation du talon (appelée aussi « drop »).
Nous vous conseillons aussi d’acheter une talonnette en gel silicone. Cela va permettre de placer le tendon d’Achille dans une position plus confortable et de diminuer la douleur.
Après quelques semaines de rééducation, lorsque la gêne aura diminué, vous enlèverez cette talonnette.
Si vous pratiquez un sport, deux cas de figure sont envisageables :
Notre conseil : Dans ce cas, il est souvent préférable de stopper totalement ce sport et de le remplacer par une autre activité moins traumatisante pour le tendon d’Achille. La natation, le vélo, ou le renforcement ciblé sur le haut du corps (gainage, etc), seront alors des activités physiques très intéressantes pour développer votre condition physique et votre endurance durant votre période de convalescence.
En parallèle, il sera indispensable de commencer votre rééducation afin de guider et suivre au mieux la cicatrisation du tendon.
Notre conseil : Dans ce cas, commencez un protocole de traitement adapté (demandez conseil auprès de votre kinésithérapeute) et modifiez votre entrainement sportif de façon à diminuer, temporairement, les contraintes mécaniques exercées sur le tendon.
Les délais de cicatrisation peuvent varier entre 2 et 12 mois. Tout dépend de l’ancienneté de la pathologie, de votre âge et de l’épaississement du tendon.
Sans un traitement adapté et correctement suivi, le tendon aura du mal à cicatriser de lui-même. Votre organisme va tenter de réparer le tendon mais s’il n’est pas guidé par un programme de rééducation spécifique vraiment progressif, il ne bénéficiera pas des meilleures conditions de traitement possibles.
Pour guérir, il est fondamental de suivre rigoureusement un programme de rééducation active qui augmente progressivement les contraintes appliquées sur votre tendon d’Achille. Le dosage des sollicitations devra alors être pensé aussi bien en termes d’intensité qu’en termes de durée.
De même, laisser des temps de repos entre deux entraînements est indispensable pour que votre tendon ait le temps de se consolider et de se renforcer.
Ceux qui guérissent vite sont ceux qui respectent le mieux ces principes. Soyez donc patients et assidus !
Les médicaments anti-inflammatoires peuvent permettre de soulager la douleur. En revanche, ils n’aident pas le tendon à réorganiser correctement sa structure interne (organisation des fibres, souplesse, qualité élastique, trophicité…). Seules les sollicitations dosées et progressives le permettent.
En cas de douleurs très intenses, une infiltration peut aussi être envisagée. Il s’agit d’une piqûre d’anti-inflammatoires puissants injectés directement au sein du tendon. L’infiltration est toujours réalisée par un médecin qualifié. Cependant, il n’est pas conseillé d’enchaîner les infiltrations car cela peut avoir tendance à fragiliser le tendon sur le long terme.
Les ondes de chocs peuvent être indiquées dans certains cas mais toujours en complément d’une rééducation active.
Sachez qu’il existe deux types d’ondes de choc :
Quel que soit le type d’appareil utilisé, le principe est de stimuler la régénérescence tissulaire locale.
L’objectif final est de faire retrouver une bonne capacité mécanique au tendon.