L’entorse de cheville

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1/ Définition

Qu’est ce qu’une entorse ?

On parle « d’entorse » lorsqu’un des ligaments de la cheville est brusquement étiré au-delà de ses capacités physiologiques.

Cela arrive dans la plupart des cas lors d’un mouvement de rotation extrême de la cheville et du pied. On dit souvent que l’on se “tord” la cheville.

Cette blessure fréquente peut être très invalidante selon l’importance des lésions. Dans tous les cas, une période d’immobilisation et de rééducation est nécessaire afin de retrouver une articulation indolore, stable et fonctionnelle permettant le retour à une activité sportive.

Selon l’importance du traumatisme, votre rétablissement pourra prendre plus ou moins longtemps.

Qui est atteint par cette pathologie ?

Cette blessure peut affecter tout le monde. Les mouvements de réceptions de sauts et les pivots sont fréquemment mis en cause chez les sportifs.

Néanmoins, les personnes sédentaires sont également concernées par ces accidents (trottoir, glissade,etc.). Le port de talon haut augmenterait d’ailleurs le risque d’entorse.

Au total, rien qu’en France on compte plus de 6000 entorses chaque jour. Il est d’ailleurs maintenant conseillé de consulter un kinésithérapeute en première intention pour connaître la marche à suivre et bénéficier du meilleur rétablissement possible. 

Les différents stades de gravité de l’entorse 

Stade 1 : Entorse bénigne

Le ligament a été fortement étiré mais ne s’est pas rompu.

Vous boitez. Vous parvenez quand même à dérouler partiellement le pied au sol.

Stade 2 : Entorse de gravité moyenne

Les fibres ligamentaires ayant subi le plus de contraintes se sont partiellement rompus. La cheville gonfle, l’œdème est prononcé. Le saignement des structures lésées peut provoquer l’apparition d’un bleu (ecchymose).

Vous marchez difficilement et ressentez une douleur importante quand vous posez le pied au sol. Vous ne pouvez pas dérouler le pied correctement.

Stade 3 : Entorse de gravité importante

Cette fois-ci, les fibres concernées par l’entorse sont rompues. La cheville gonfle rapidement, l’œdème est massif. L’ecchymose est importante et s’étendra progressivement le long du bord externe du pied.

La douleur est trop vive. Vous ne pouvez quasiment pas poser le pied au sol pour marcher.

Quels ligaments sont atteints ?

Les ligaments concernés par les entorses de chevilles sont ceux qui s’attachent sur les malléoles.

On retrouve ainsi deux groupes :

  • Les ligaments externes

Ce sont ceux qui sont touchés dans la plus grande majorité des cas.

  • Les ligaments internes

Si le pied part vers l’extérieur (mouvement d’éversion), les ligaments internes de la cheville peuvent être atteints. Néanmoins, ce cas de figure est plus rare. Ces ligaments sont d’ailleurs plus robustes que les ligaments externes.

Il arrive aussi que les deux soient atteints dans les cas d’entorse grave…

2/ Explications

Que se passe-t-il lorsque l’on se tord la cheville ?

Dans la majorité des cas, l’entorse de cheville entraîne des lésions sur les ligaments externes, mais ils ne sont pas les seuls à être touchés.

Les articulations de la cheville et du pied sont elles aussi impactées. Elles subissent en effet un mouvement de rotation excessive qui peut les affecter. Si elles ne sont pas mobilisées rapidement elle peuvent, par la suite, s’enraidir et causer des problèmes au reste du pied.

Il ne s’agit donc pas d’un simple problème lié uniquement aux ligaments mais bel et bien d’un problème global, plus complexe, impliquant l’ensemble de la région du pied et de la cheville.

Pourquoi les malléoles sont-elles examinées ?

Les ligaments concernés dans une entorse de cheville s’insèrent sur les malléoles. Du fait de la violence de l’étirement, leur attache osseuse peut, dans certains cas, complètement s’arracher.

Cela constitue alors un critère de gravité et nécessite une immobilisation stricte de la cheville durant 3 à 6 semaines.

Comment savoir s’il y a une fracture ?

Pour le savoir, le seul moyen est de passer une radiographie. Rassurez-vous cependant, dans la plupart des cas l’os n’est pas fracturé. Seuls les ligaments sont touchés.

Néanmoins, si vous ne parvenez pas à marcher sans aide, demandez un avis médical.

Pourquoi la cheville gonfle-t-elle ?

Lors d’un traumatisme, une réaction inflammatoire se met en place. Cela marque le début d’une période de reconstruction et de réorganisation tissulaire.

Celle-ci s’accompagne toujours d’un processus de gonflement (l’oedème) qui permet au corps d’apporter localement les médiateurs chimiques nécessaire à la réparation des tissus. L’inflammation est donc une réaction saine, nécessaire à la cicatrisation et tout à fait physiologique de notre corps.

Elle s’accompagne malheureusement, aussi, de douleurs (via la production de prostaglandines). Ces maux sont eux aussi utiles car ils vont vous obliger à mettre l’articulation au repos et à la préserver des contraintes.

Entorse de cheville et hématome

Dans certains cas, la blessure peut provoquer l’apparition d’un « bleu » (un hématome). Il peut se situer autour de la cheville, des malléoles ou du pied. Il indique alors la présence d’un saignement interne.

Cela ne pose pas de problème particulier. Il disparaît progressivement au fil des semaines.

En cas d’entorse, que voit-on à la radiographie ? A l’IRM ?

La radiographie permet d’éliminer l’hypothèse d’une fracture osseuse. En revanche, elle ne permet pas de voir l’état des ligaments.

L’IRM ou l’échographie vont, quant à eux, aider à objectiver l’importance de la lésion ligamentaire et de la réaction inflammatoire associée.

L’examen clinique du kinésithérapeute permettra de comprendre quelles articulations ont été affectées par l’entorse, quelles structures ligamentaires et articulaires sont en souffrance et de surveiller au fil des semaines l’avancée de leur récupération.

3/ Durée du traitement

Pendant combien de temps faut-il marcher avec des béquilles et l’attelle ?

Après une entorse, la cheville peut devenir particulièrement douloureuse. C’est pourquoi il est souvent demandé de porter une attelle et de marcher à l’aide de béquilles les premiers temps.

Cependant, cette phase ne doit pas durer trop longtemps. Dès que la douleur s’estompe et que vous vous en sentez capable, enlevez les béquilles et l’attelle pour commencer à appuyer en douceur sur le pied.

Remarque : Il est parfois conseillé de porter l’attelle 3 semaines et de commencer la rééducation après.

En réalité vous devez, dès que possible, mobiliser votre cheville pour limiter son enraidissement et drainer son oedème. Nous vous conseillons donc de débuter la rééducation dès les premiers jours, même si vous portez l’attelle.

Retenez d’ailleurs qu’il n’y a pas de délai d’immobilisation stricte à respecter. L’importance des lésions, votre ressenti et l’intensité des douleurs devront être pris en compte pour déterminer le bon moment pour vous séparer de vos aides de marche (attelle, béquilles).

Quels sont les délais de cicatrisation et quand pourrai-je reprendre le sport ?

Si une entorse bénigne met 1 semaine à récupérer, une entorse majeure peut mettre, quant à elle, 3 à 4 mois, avant de permettre la reprise d’une activité sportive.

Ne vous fiez pas toujours aux “3 semaines de repos” classiquement décrites pour établir le temps de récupération. Le délai dépend du degré d’atteinte. Chaque cas est particulier, gardez-le à l’esprit.

Il est certain que, plus le traumatisme initial est important, plus la récupération va être longue.

Nous vous conseillons donc de vous fier à votre ressenti, et au conseil du professionnel de santé qui vous suit. Dès que la cheville le permet, posez à nouveau le pied par terre lorsque vous marchez, retirez progressivement béquilles et attelle. Vous boiterez au début puis parviendrez progressivement à dérouler correctement le pied au sol. Cela facilitera le drainage de l’oedème et aidera le ligament à cicatriser.

4/ Que faire ?

Quels sont les premiers gestes à faire ?

Juste après le traumatisme, vous devrez limiter les conséquences néfastes liées à l’inflammation (gonflement et douleur).

Voici donc ce que nous vous conseillons de faire dès les premières heures après le traumatisme :

  • Glaçez régulièrement 15 minutes votre cheville
  • Mettez des bas de contention ou faites un bandage compressif de la cheville et du pied pour éviter le gonflement.
  • Placez le pied en élévation le plus souvent possible
  • Limitez l’appui sur le pied (béquille)
  • Prenez des anti-inflammatoires et antidouleurs en demandant l’avis du médecin
  • Portez une attelle et/ou des béquilles
  • Mobilisez doucement la cheville le plus tôt possible. Demandez conseil à votre kinésithérapeute sur les mouvements à privilégier.

Faut-il suivre une rééducation ?

La rééducation est essentielle pour se rétablir après une entorse. Certaines entorses ne nécessitent pas beaucoup de séances, mais il est quand même recommandé de consulter l’avis du kinésithérapeute afin de mettre en place les exercices d’étirement, de proprioception et de renforcement appropriés.

En effet, le pied et la cheville sont constitués de nombreux os articulés les uns avec les autres. Cet ensemble doit rester souple et mobile pour permettre au pied de bien se positionner au sol et de ne pas souffrir lors de la marche, de la course ou de la réception de sauts.

Sans une rééducation spécifique, les articulations risquent d’enraidir le pied. Il est donc vivement conseillé de mobiliser votre cheville précocement pour qu’elle retrouve sa souplesse, de la renforcer pour assurer sa protection, et de pratiquer des exercices de “proprioception” pour retrouver une stabilité optimum.

L’entorse de cheville ne se traite pas simplement en attendant que la douleur se calme (cicatrisation du ligament). Le problème est global, le traitement doit donc être global lui aussi.

Pourquoi certaines personnes se font des entorses à répétition ?

L’entorse de cheville a un fort potentiel de récidive.

Après une première blessure mal soignée, celle-ci vrille constamment au moindre problème d’appui. On parle alors d’instabilité chronique.

Pour limiter le risque de récidive, les exercices de rééducation et de proprioception sont maintenant vivement recommandés. En effet, ils permettent à la fois de retrouver votre souplesse, votre force et votre capacité à adapter vos appuis en fonction des déstabilisations.

Dans tous les cas, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour commencer et que le suivi régulier d’exercices spécifiques vous permettra de retrouver une articulation bien plus stable.

Comment fonctionnent les exercices de proprioception ?

La proprioception correspond à la sensibilité profonde du corps. C’est elle qui permet la contraction des muscles au bon moment pour éviter l’entorse. Pour y parvenir elle doit faire en permanence la synthèse des informations envoyées par les capteurs de position et de mouvement des tissus.

Comme ceux-ci sont principalement situés dans les ligaments, les articulations, la peau et les muscles, ils peuvent être “endommagés” suite à un traumatisme ou une blessure.

C’est pourquoi ils vont devoir être ré-entrainés ou plus schématiquement “reprogrammés” pour fonctionner de nouveau correctement et empêcher ainsi la cheville de se tordre à nouveau.

Cette reprogrammation est permise par la pratique d’exercices d’équilibre et de déstabilisations spécifiques, réalisés le plus souvent en rééducation.

Quand faut-il débuter les exercices de proprioception ?

Le plus tôt possible. Dès que vous pouvez poser le pied au sol et que les douleurs sont modérées.

Il existe de nombreuses variations d’exercices proprioceptifs. Cela permet de s’adapter à votre récupération et d’augmenter progressivement la difficulté.

L’idéal est d’arriver à tenir facilement l’équilibre sur le pied blessé tout en réalisant une seconde tâche comme tenir une conversation, se brosser les dents, ou utiliser ses bras.

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Publié par
Charlène Guillaume
Tags: cheville